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De la glace Ă  portĂ©e de lac ! Le site des glaciĂšres au bord du lac de Sylans© Haut Bugey Tourisme / V. Chauvet Le lac de Sylans, situĂ© dans la cluse de Nantua fut le cadre d’une des plus importantes activitĂ©s d’exploitation de la glace. Celui-ci possĂšde une surface d’un peu plus de quarante-neuf hectares, a une longueur de deux kilomĂštres et comprend 4,7 millions de mĂštres cube d’une eau trĂšs pure en raison de sa faible minĂ©ralisation. Sa situation gĂ©ographique, son faible ensoleillement en ont fait un lieu propice Ă  la formation d'une glace limpide de bonne qualitĂ©. C’est ce que comprend un cafetier de Nantua, propriĂ©taire du CafĂ© du Paradis, Joachim Moinat qui rafraĂźchit ainsi les boissons de ces clients. En 1864, celui-ci dĂ©cide de consacrer son activitĂ© Ă  l'exploitation de la glace. Il obtient l'accord des communes des Neyrolles et du Poizat, propriĂ©taires du lac, pour la construction des bĂątiments. Une redevance payĂ©e Ă  l'Etat, lui permet d'ĂȘtre le seul exploitant du lac. Pour conserver la glace, il fait Ă©difier, Ă  partir de 1869, un bĂątiment en bois avec des murs isolants. Son activitĂ© se dĂ©veloppe rapidement jusqu'Ă  employer 300 ouvriers en deux Ă©quipes de jour et de nuit. L'ouverture de la ligne des Carpates en 1882 et le raccordement du site au rĂ©seau de voie ferrĂ©e de la compagnie Paris-Lyon-MĂ©diterranĂ©e ou PLM ouvre encore de nouveaux dĂ©bouchĂ©s Ă  l'entreprise qui peut dĂ©velopper ses expĂ©ditions de glace vers Lyon, Paris, Toulon, Marseille, GenĂšve et Alger. VidĂ©o Une usine de glaçons Des wagons de glaçons Le 17 janvier 1884, Moinat cĂ©de son activitĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© des GlaciĂšres de Paris fondĂ©e en 1868. Le chantier de glace de Sylans passe alors de l’artisanat au stade industriel. L’entreprise fait d’importants investissements entre 1890 et 1910, perfectionne les entrepĂŽts en les habillant de pierre, ils peuvent entreposer jusqu’à 70 000 mÂł de glace. Construites le plus Ă  l'ombre possible, les glaciĂšres sont surmontĂ©es, en 1905, d’une dalle de bĂ©ton pour renforcer la conservation de la glace jusqu’à l’étĂ©. Les bĂątiments annexes servent Ă©galement de cantine, d’écurie, de poudriĂšre, d’ateliers de rĂ©paration et de bureaux. La production de glace s'Ă©lĂšve jusqu'Ă  300 000 tonnes lors des gros hivers. À l’étĂ© 1894, ce sont 50 wagons chargĂ©s de glace qui quittent chaque jour le site pour l'acheminer Ă  destination, dans les meilleures conditions de conservation. On la couvre, dans les wagons, d’une toile de jute puis de vingt centimĂštres de paille fraĂźche et enfin de bĂąches de protection avec la mention "ne pas diffĂ©rer". Chaque jour, ce sont 30 Ă  40 wagons qui sont expĂ©diĂ©s. Sur dix tonnes partant de Sylans, huit arrivent Ă  Paris. La dĂ©perdition est donc plutĂŽt faible. Quand le rĂ©frigĂ©rateur s'en mĂȘle... A partir de 1924 les bĂątiments sont laissĂ©s Ă  l'abandon© DĂ©partement de l'Ain / J. Alves L’activitĂ© dĂ©cline rapidement au tournant du 20e siĂšcle. La premiĂšre raison de ce ralentissement vient du rĂ©chauffement climatique qui rend la rĂ©colte de glace moins importante qu’auparavant. Ensuite, la PremiĂšre Guerre mondiale, dĂ©sorganise complĂštement l'activitĂ© avec le dĂ©part des hommes au front. La derniĂšre rĂ©colte de glace a lieu Ă  l’hiver 1917. Finalement, la diffusion de la glace artificielle grĂące au rĂ©frigĂ©rateur porte un coup terrible aux chantiers de glace naturel en gĂ©nĂ©ral, et donc Ă  celui de Sylans en particulier. En 1926, les GlaciĂšres de Paris, Ă  la fin de leur bail, rendent aux communes le site de Sylans dont les installations sont dĂ©montĂ©es et les bĂątiments laissĂ©s Ă  l’abandon. RachetĂ©s fin 2007 par la CommunautĂ© de Commune du lac de Nantua, les lieux sont rĂ©habilitĂ©s et amĂ©nagĂ©s, un circuit d'interprĂ©tation permet de mieux comprendre ce site unique. En famille /Des clowns au musĂ©e Le 06/11/2022 MusĂ©e du Bugey-Valromey, Lochieu Visites guidĂ©es clownesques pour clore sa saison 2022. En savoir plus La semaine qui fait peur Du 31/10/2022 au 06/11/2022 MusĂ©e du Revermont, Cuisiat Rendez-vous pour une semaine inĂ©dite avec une programmation pensĂ©e spĂ©cialement pour donner la chair de poule ! Et n’oubliez pas de venir costumĂ©s. En savoir plus Jeune public // La semaine qui fait peur Du 31/10/2022 au 06/11/2022 MusĂ©e du Revermont - Cuisiat Rendez-vous pour une semaine inĂ©dite avec une programmation pensĂ©e spĂ©cialement pour donner la chair de poule ! Et n’oubliez pas de venir costumĂ©s. En savoir plus Le cauchemar des Rougemont Du 29/10/2022 au 30/10/2022 de 13 h 00 Ă  20 h 00 Ă  Aranc RĂ©pondez Ă  l’appel du seigneur de Rougemont pour cette fabuleuse trilogie au cƓur de son territoire dans les montagnes du Bugey ! Acte 3. En savoir plus Famille / vacances au musĂ©e Du 27/10/2022 au 03/11/2022 MusĂ©e du Bugey-Valromey, Lochieu - 14h Jeudi 27 octobre et jeudi 3 novembre Ă  14 h Pour les vacances d'automne, le musĂ©e vous propose un aprĂšs-midi ludique avec ses visites-ateliers. En savoir plus Natacha Saint-Pier en concert Le 15/10/2022 Ă  20 h 30 Ă  l'Ă©glise de Villereversure Au profit de la restauration de l'Ă©glise de Saint-Maurice-d'Echazeaux. En savoir plus JournĂ©e des fruits d’automne Du 15/10/2022 au 16/10/2022 MusĂ©e du Revermont, Cuisiat Le musĂ©e s’associe de nouveau Ă  cette manifestation incontournable du Revermont et ouvre ses portes gratuitement pour l'occasion. En savoir plus Du DĂ©partement de l'Ain au nouveau diocĂšse de Belley, l'Ă©piscopat de Mgr Devie Du 10/10/2022 au 12/10/2022 Bourg-en-Bresse et Belley DĂ©couvrez l'Ain de 1789 Ă  1853 Ă  travers la personnalitĂ© du Monseigneur Devie, premier Ă©vĂȘque du diocĂšse de Belleyn, grĂące Ă  ce colloque initiĂ© par la SociĂ©tĂ© Nouvelle Gorini En savoir plus Seulement se dire - spectacle musical, cie ANAO Le 08/10/2022 Espace AndrĂ© Malraux, 20h En septembre 1939, Marcel est mobilisĂ© peu de temps aprĂšs son mariage avec Alphonsine. AprĂšs l’Armistice, il est fait prisonnier par les Allemands et ... En savoir plus CafĂ© Histoire Le 24/09/2022 MusĂ©e de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation de l'Ain, Nantua - 15h ConfĂ©rence de Fabien ThĂ©ofilakis, consacrĂ©e aux prisonniers de guerre allemands. Sous rĂ©serve, se renseigner auprĂšs du musĂ©e. En savoir plus

\n\n \n\n\n fouiller des glaciÚres ou des machines à glaçons
Despersonnages dont il peint toujours les yeux en dernier, car comme il aime Ă  le souligner : « les yeux, c’est la vie ! ». Horaires du salon de thĂ© : Octobre : ouvert du mardi au vendredi de 10h30 Ă  18h, le samedi et dimanche de 14h Ă  18h. FermĂ© le lundi. Novembre : ouvert du mardi au vendredi de 10h30 Ă  18h. FermĂ© le samedi, dimanche, lundi. manifestations culturelles autour
Les machines Ă  glaçons Histoire des machines Ă  glaçons Au milieu du XIXe siĂšcle, il fallait se procurer les glaçons dans les Alpes. Des paysans devaient casser des tonnes de glace au bĂąton de dynamite. Ces blocs de glace atteignaient souvent 100 kilos. On les faisait dĂ©valer les montagnes sur de grands glissoirs. Des paysans travaillaient toute la journĂ©e Ă  −20 °C Ă  ce travail d'extraction[1]. À Paris, on trouve une station de mĂ©tro nommĂ©e glaciĂšre 13e arrondissement, allusion au travail pĂ©nible qui y Ă©tait pratiquĂ© en effet, on prĂ©levait de la glace dans les Ă©tangs de la BiĂšvre durant l’hiver. La glace Ă©tait rĂ©servĂ©e aux nantis. C'est Henri III qui en a introduisit l’usage Ă  la renaissance, des glaciĂšres Ă©tant installĂ©es dans les chĂąteaux des aristocrates les plus fortunĂ©s. Elles consistent en des Ă©difices en pierre, souvent rond, avec des murs Ă©pais pour bien isoler les prĂ©cieux blocs rafraĂźchissants. L’étĂ© au pied du Mont Blanc, 600 tonnes de glace Ă©taient prĂ©levĂ©es. La glace de certains lacs de montagne, trĂšs pure dans l’Ain, Ă©tait vendue 10 francs la tonne Ă©quivalent au prix d’un mouton Ă  l’époque. Dans le Jura Vaudois se trouvait un entrepĂŽt de glace qui pouvait contenir jusqu'Ă  40 000 tonnes de glace, Cette marchandise Ă©tait ensuite expĂ©diĂ©e en train vers Lyon, Paris ou Marseille, et mĂȘme jusqu'Ă  Alger. À la fin du XIXe siĂšcle [2], la mise au point de machines fabriquant de la glace provoquera la faillite de l’activitĂ© artisanale dans les montagnes. Pour obtenir de la glace, il faut du froid que l'on gĂ©nĂšre en provoquant une rĂ©action endothermique. En 1756 William Cullen montra la premiĂšre dĂ©monstration publique d’un systĂšme artificiel de refroidissement. Il utilisait une pompe pour crĂ©e du vide dans un contenant rempli d’éther. En retirant cette chaleur de son environnement cela commença Ă  bouillir[pas clair]. Ce qui conduit Ă  la formation de petites quantitĂ©s de glace. Il n'y eut cependant pas de commercialisation de cette invention. Pendant longtemps les techniques de refroidissement n’ont pas vraiment Ă©voluĂ© et sont restĂ©es Ă  un stade expĂ©rimental. En 1869, Charles Tellier dĂ©veloppe la premiĂšre machine rĂ©frigĂ©rante permettant de conserver des aliments. Dans les annĂ©es 1920, une machine Ă  absorber le froid est créée machine a dechau en SuĂšde et commercialisĂ©e 750 $ composĂ©e d’une boĂźte en bois, d’un compresseur refroidi Ă  l’eau, d'une feuille pour conserver la glace et un peu de azul filfil[Quoi ?]. À titre de comparaison, la Ford modĂšle T ne coĂ»tait Ă  l'Ă©poque que 400 $. Fonctionnement des machines Ă  glaçons Voici le fonctionnement du systĂšme de refroidissement d'une machine Ă  glaçons[3],[4] son but est d’évaporer le liquide de la machine, dite frigorigĂšne », pour capter la chaleur. Ce fluide circule dans l’évaporateur oĂč il est vaporisĂ© et devient donc gazeux, ce gaz-ci est froid et cherche Ă  monter en tempĂ©rature, absorbant la chaleur de l’eau. Par la suite, le gaz passera par un compresseur, situĂ© Ă  l’extĂ©rieur de la machine Ă  glaçon oĂč il se liquĂ©fie et passe dans un serpentin nommĂ© condensateur pour rejeter l’air chaud dans l’air ambiant. Le fonctionnement est relativement simple, cependant il nĂ©cessite plusieurs constituants[5] un moteur, une pompe et un fluide frigorigĂšne. Une minuterie est dĂ©clenchĂ©e, et la pompe Ă  glace remplit le moule Ă  glaçons. Par la suite le thermostat vĂ©rifie si l’eau est devenue glace, auquel cas les glaçons sont dĂ©moulĂ©s. Les glaçons sont distribuĂ©s sur la façade de la machine, Ă  la demande de l’usager. Une vis sans fin entraĂźnĂ©e par un moteur se met en rotation. Les glaçons sont alors dirigĂ©s vers l’avant et tombent dans un rĂ©cipient oĂč ils sont rĂ©ceptionnĂ©s. Ce rĂ©cipient n'est gĂ©nĂ©ralement pas rĂ©frigĂ©rĂ©, les glaçons fondent donc progressivement. Ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s juste aprĂšs leur fabrication, ou conservĂ©s au frais au congĂ©lateur[6]. Les machines Ă  glaces et Ă  sorbets Les machines glaces et sorbetiĂšre permettent la production de crĂšmes glacĂ©es ou de sorbets le plus souvent grĂące Ă  la rotation d’un moteur ou manuellement par une poignĂ©e entraĂźnant une hĂ©lice dans un bac rĂ©frigĂ©rĂ©. Cette rotation permet d’aĂ©rer les cristaux de glace et de rĂ©duire leur taille, Ă  moins de 50 ”m[7]. Histoire des machines Ă  glaces et Ă  sorbets Les premiĂšres machines Ă  sorbets sont apparues il y a plus de 2 000 ans, en Asie et dans le monde Arabe. La fabrication des sorbets se rĂ©sumait alors Ă  mĂ©langer dans un tonneau des fruits coupĂ©s, des jus de fruit ou mĂȘme du vin et de la neige apportĂ©e des massifs montagneux. À cela Ă©taient ajoutĂ©s du miel ou du salpĂȘtre pour abaisser le point de congĂ©lation de l’eau. Le tout Ă©tait mĂ©langĂ© Ă  l'aide de sortes de rames. Les sorbets Ă©taient alors rĂ©servĂ©s aux souverains, les seuls Ă  pouvoir importer de la neige depuis les montagnes. Cette technique fut ensuite apprise par les Grecs, suivis des Romains, qui rĂ©coltĂšrent alors des tonnes de neige au sommet de l’Etna pour les transporter jusqu’à Rome. L’empereur NĂ©ron apprĂ©ciait servir des fruits au miel Ă©crasĂ©s dans de la neige Ă  ses invitĂ©s. Cette pratique disparut peu Ă  peu en Occident, si bien que Marco Polo aurait rapportĂ© la recette des sorbets de ses voyages en Asie . C’est au XVe siĂšcle qu’un pĂątissier Italien a eu l’idĂ©e d’ajouter de la crĂšme dans les sorbets, les transformant ainsi en crĂšmes glacĂ©es. Il faut ensuite attendre 1843 et Nancy Johnson, qui imagine la premiĂšre sorbetiĂšre Ă  manivelle. La production industrielle des crĂšmes glacĂ©es commence peu de temps aprĂšs, Ă  Baltimore aux États-Unis[8]. Fonctionnement des machines Ă  glaces et Ă  sorbets Il existe deux types de machines Les machines Ă  accumulation, reposent sur le principe de la conduction thermique, on place le contenant au congĂ©lateur pendant plusieurs heures. Il suffit de brancher l’hĂ©lice et le moteur au rĂ©cipient et d’y verser l’eau et les autres ingrĂ©dients. Le froid est alors transmis Ă  la prĂ©paration, qui cristallise alors pendant la rotation de l’hĂ©lice en environ une demi heure Les machines autonomes ou turbines Ă  glace, fonctionnent grĂące Ă  un groupe rĂ©frigĂ©rant, refroidissant la mixture dans le bac. Un moteur entraĂźne, lĂ  encore l’hĂ©lice en rotation, il faut alors attendre approximativement une heure[9]. Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Comment Ă©taient fabriquĂ©s les premiers glaçons ? », sur Ça m'intĂ©resse - La curiositĂ© en continu, 20 mai 2018 consultĂ© le 4 avril 2019 ↑ L'histoire du froid », sur Air Technologie Climatisation Froid ATCF, Sens, 21 juin 2012 consultĂ© le 4 avril 2019 ↑ Froid et Cycle d'une machine Ă  glaçons, dĂ©tail et fonctionnement », sur envie de lire, 14 avril 2017 ↑ Fabrique Ă  glace et glace pilĂ©e », sur consultĂ© le 4 avril 2019 ↑ Fonctionnement rĂ©frigĂ©rateur infos fonctionnement frigo - Ooreka », sur consultĂ© le 4 avril 2019 ↑ Machines Ă  glaçons », sur consultĂ© le 15 mai 2020 ↑ How does a commercial ice cream maker machine work? - Quora », sur consultĂ© le 30 avril 2019 ↑ Glaces et sorbets l’histoire d’une fraĂźcheur millĂ©naire », sur L'AcadĂ©mie du GoĂ»t consultĂ© le 30 avril 2019 ↑ », sur CDiscount consultĂ© le 30 avril 2019
JOURNÉESEUROPÉENNES DU PATRIMOINE - COUR DES AULNAYS. Patrimoine - Culture, Visites et circuits, Animaux Challain-la-Potherie 49440 Du 17/09/2022 au 18/09/2022. Ancienne seigneurie dont le manoir entourĂ© de douves date du 15e, 16e et du tout dĂ©but du 19e. Domaine transformĂ© aujourd'hui en Ă©co-lieu mĂȘlant patrimoine, art, culture vivant, refuge pour animaux
Ludovic Quinson. DerniĂšre mise Ă  jour 06 janv. 2022 C’est parti pour le Chapitre 3 sur Fortnite Battle Royale !La saison 1 du chapitre 3 de Fortnite est arrivĂ©e, et cela signifie qu’il y a de nouveaux dĂ©fis hebdomadaires Ă  relever qui vous offriront de l’XP afin de progresser dans le passe de combat. Chaque fois qu’une nouvelle saison de Fortnite arrive, l’un des moments les plus excitants est de dĂ©couvrir le nouveau passe de combat afin de voir quels skins vous allez dĂ©bloquer au fil des semaines. Et le meilleur moyen d’y parvenir est de relever les dĂ©fis hebdomadaires, Ă©galement appelĂ©s quĂȘtes saisonniĂšres. Chaque semaine, une nouvelle sĂ©rie de quĂȘtes est publiĂ©e, ce qui vous donnera environ neuf dĂ©fis Ă  relever qui vous permettront d’accumuler une Ă©norme quantitĂ© d’XP. Lire aussi – Fortnite Chapitre 3 OĂč trouver tous les PNJ de la saison 1 Alors afin de vous aider Ă  retrouver tous ces dĂ©fis et de les accomplir, nous avons dĂ©cidĂ© de tous les regrouper dans cet article. Epic GamesLes dĂ©fis Fortnite sont publiĂ©s tous les jeudis. DĂ©fis semaine 5 Construire des structures Ă  Coney Crossroads, Sleepy Sound et Condo Canyon 3 RĂ©clamer une tente abandonnĂ©e 1 Conduire un vĂ©hicule dans l’eau 1 Abattre les pins de bois 5 Gagner du bouclier en utilisant un Baril de bouclier 100 Se tĂ©lĂ©porter Ă  l’aide des gĂ©nĂ©rateurs de faille aux diffĂ©rents avant-postes des Sept 3 DĂ©truire des structures avec les missiles d’un bateau Ă  moteur 15 Infliger des dĂ©gĂąts Ă  vos adversaires avec un pistolet-mitrailleur 1 000 Acheter un objet dans un distributeur automatique 3 DĂ©fis semaine 4 RĂ©aliser des tirs dans la tĂȘte avec un pistolet 75 RĂ©colter du bois Ă  Bourg Jonesy, Shifty Shafts et Logjam Lumberyard 150 Faire exploser des bidons d’essence pour dĂ©truire des objets 2 Danser Ă  Circuit Chonkers, Rocky Reels et Greasy Grove 3 Profiter de l’effet du Requinqueur pendant 15 secondes 1 Infliger des dĂ©gĂąts aux adversaires avec un fusil Ă  pompe de qualitĂ© rare ou supĂ©rieure 400 Se cacher dans des hautes herbes pendant 10 secondes 1 RĂ©aliser des Ă©liminations avec un pistolet-mitrailleur 10 Infliger des dĂ©gĂąts aux adversaires avec un objet de rĂ©colte 100 DĂ©fis semaine 3 Fouiller des glaciĂšres ou des machines Ă  glaçons 3 Glisser sans interruption sur 25 m 1 Rebondir 5 fois sur les rebondisseurs de Spiderman sans toucher le sol 5 Parler Ă  Guaco, Jonesy du Bunker et Experte des cĂąlins 3 Obtenir des objets entreposĂ©s dans une tente 2 Infliger des dĂ©gĂąts aux adversaires Ă  Rocky Reels ou Condo Canyon 75 Visiter diffĂ©rents avant-postes des Sept en une seule partie 2 Frapper des points faibles en collectant 100 Éliminer des adversaires avec un Fusil d’assaut 10 DĂ©fis semaine 2 PĂȘcher des poissons Ă  Sleepy Sound ou Loot Lake 3 Infliger des dĂ©gĂąts Ă  des adversaires Ă  50 m ou plus avec le fusil d’assaut Mark 7 200 Utiliser le Lance-toile de Spiderman et parcourir 50 m en un seul mouvement 1 Obtenir des objets auprĂšs de personnages 3 Utiliser un Medibrume tout en glissant 1 Survivre Ă  la tempĂȘte tout en portant une arme de raretĂ© Ă©pique ou plus 4 Entreposer des objets dans une tente 2 Infliger des dĂ©gĂąts Ă  des adversaires avec un fusil Ă  pompe 1 000 Fouiller des coffres 15 DĂ©fis semaine 1 Fouiller des coffres ou des boĂźtes de munition Ă  des lieux-dits 10 Infliger des dĂ©gĂąts Ă  des adversaires en glissant 50 Traverser des anneaux enflammĂ©s avec un vĂ©hicule 2 Atterrir Ă  Daily Bugle et finir dans le top 25 2 Ouvrir une chambre forte avec un autre joueur 1 Éliminer un adversaire avec un pistolet mitrailleur ou un fusil de sniper 3 DĂ©couvrir des lieux notables 10 Infliger des dĂ©gĂąts avec un fusil d’assaut 1 000 RĂ©colter des ressources 1 000 Quand les dĂ©fis sortent-ils dans Fortnite ? Les nouvelles quĂȘtes hebdomadaires sortent chaque jeudi Ă  16h. Pour cette premiĂšre saison du Chapitre 3, vous devrez Ă©galement accomplir un ensemble de quĂȘtes de Shanta qui dĂ©bloquent de nouveaux styles d’armure pour le skin Shanta dans le passe de combat, mais ces quĂȘtes se dĂ©bloquent au fur et Ă  mesure de votre progression, vous n’avez donc pas besoin d’attendre l’apparition de nouvelles quĂȘtes. Lire aussi – OĂč se trouve le lance-toiles de Spider-Man sur Fortnite Et voilĂ  pour tous les dĂ©fis hebdomadaires de la saison 1 du chapitre 3 de Fortnite. Cette page sera mise Ă  jour chaque semaine, alors n’oubliez pas de la consulter afin d’obtenir les dĂ©tails des futurs dĂ©fis Ă  accomplir.
Emplacementdes glaciĂšres ou des machines Ă  glace Ce sont de petites boĂźtes dans lesquelles on trouve principalement du poisson. Pour les fouiller, il suffit d’interagir avec eux en appuyant sur la touche indiquĂ©e, comme pour les coffres ou les caisses de munitions. Dans cet article : Quelles sont les meilleures machines Ă  glaçons ?
360,00 $US-3 000,00 $US / PiÚce PiÚce Commande minimale 285,00 $US-295,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 244,00 $US-279,00 $US / Unité 1 Unité Commande minimale 7 880,00 $US-9 860,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 280,00 $US-330,00 $US / Unité 21 Unités Commande minimale 14 000,00 $US-14 200,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 615,00 $US-620,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 1 000,00 $US-3 500,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 213,00 $US-266,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 1 095,00 $US-1 220,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 62,00 $US-80,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 1 350,00 $US-1 680,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 750,00 $US-850,00 $US / Unité 1 Unité Commande minimale 2 000,00 $US-40 000,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 2 500,00 $US-3 500,00 $US / Unité 1 Unité Commande minimale 135,00 $US-150,00 $US / PiÚce PiÚce Commande minimale 5 000,00 $US-10 000,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 7 600,00 $US-8 900,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 6 500,00 $US / Unité Unité Commande minimale 650,00 $US-950,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 532,00 $US-746,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 250,00 $US-480,00 $US / PiÚce PiÚce Commande minimale 480,00 $US-520,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 780,00 $US-840,00 $US / Jeu 6 Jeux Commande minimale 322,00 $US-374,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 1 165,00 $US-1 225,00 $US / Unité 1 Unité Commande minimale 3 699,00 $US-3 899,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 100,00 $US-250,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 1 329,00 $US-1 393,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 51,00 $US-60,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 3 500,00 $US-4 000,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 500,00 $US-11 000,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 270,00 $US-290,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 266,88 $US-276,88 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 235,00 $US-310,00 $US / PiÚce 2 PiÚces Commande minimale 78,00 $US-90,00 $US / PiÚce 1 PiÚce Commande minimale 3 000,00 $US-120 000,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 1 800,00 $US-1 950,00 $US / PiÚce 5 PiÚces Commande minimale 1 100,00 $US-1 300,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 3 700,00 $US-3 900,00 $US / PiÚce PiÚce Commande minimale 1 496,00 $US-1 560,00 $US / Jeu 5 Jeux Commande minimale 340,00 $US-350,00 $US / Unité 20 Unités Commande minimale 65,80 $US-66,80 $US / PiÚce 500 PiÚces Commande minimale 69,99 $US-79,99 $US / PiÚce 200 PiÚces Commande minimale 700,00 $US-900,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 49 000,00 $US-50 000,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale 200,00 $US-350,00 $US / Jeu Jeu Commande minimale 2 700,00 $US / Jeu 1 Jeu Commande minimale
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Quelle machine Ă  glaçons professionnelle choisir ? Introduction Le glaçon est utilisĂ© quotidiennement pour de nombreux usages. On le retrouve dans les restaurants, les hĂŽtels, les collectivitĂ©s, les bars mais aussi dans les discothĂšques, les hĂŽpitaux ou encore pour prĂ©senter des produits frais. Il existe de nombreux modĂšles de machines Ă  glaçons professionnelles. Pour ĂȘtre sĂ»r de choisir un modĂšle adaptĂ© Ă  vos besoins, de nombreux critĂšres sont Ă  prendre en compte. Quel type de refroidissement choisir ? SystĂšme Ă  palette ou Ă  injection ? Quelle production journaliĂšre ? Notre guide d’achat rĂ©pond Ă  ces interrogations. Un autre spĂ©cificitĂ© est Ă  prendre en compte, la forme de votre glaçon. En fonction de votre activitĂ©, vous aurez besoin d'une forme de glaçon particuliĂšre. Nous avons dĂ©veloppĂ© ce point dans un autre guide, quelle forme de glacon choisir ? Quel type de refroidissement choisir ? Pour faire votre choix entre le refroidissement Ă  air ou le refroidissement Ă  eau de votre machine Ă  glaçons, dĂ©finissez en premier lieu l'endroit oĂč sera installĂ©e votre machine. En fonction de cela et en tenant compte des Ă©lĂ©ments listĂ©s ci-aprĂšs, vous pourrez facilement choisir. Le refroidissement Ă  air Facile Ă  installer Plus Ă©conomique que le refroidissement Ă  eau AdaptĂ© pour les lieux spacieux Peu adaptĂ© aux rĂ©gions oĂč la tempĂ©rature ambiante dĂ©passe les 30 °C Le refroidissement Ă  eau Insensible Ă  la chaleur idĂ©al pour les rĂ©gions avec un climat mĂ©diterranĂ©en Peu de nuisances sonores AdaptĂ© aux espaces restreints Produit trĂšs peu de chaleur par rapport Ă  un modĂšle Ă  air Consommation d'eau Ă©levĂ©e NĂ©cessite une arrivĂ©e d'eau et une Ă©vacuation Machine Ă  glaçons Ă  palette ou Ă  injection ? Dans le processus de crĂ©ation de glaçons, qu'ils soient creux, pleins ou pilĂ©s, il existe deux principaux systĂšmes de fonctionnement. SystĂšme Ă  palette Si vous ĂȘtes dans une rĂ©gion trop calcaire avec une eau trĂšs dure, optez de prĂ©fĂ©rence pour le systĂšme Ă  palettes. Il prĂ©servera votre machine Ă  glaçons contre le calcaire et prolongera sa durĂ©e de vie considĂ©rablement. SystĂšme Ă  injection Pour les rĂ©gions oĂč l’eau est plus douce, le systĂšme Ă  injection conviendra parfaitement et vous permettra de profiter pleinement de la capacitĂ© de votre machine. Pour vous positionner, voici une carte de la France identifiant selon un code couleur les rĂ©gions en fonction de la duretĂ© de l'eau. Nos meilleures ventes Quelle quantitĂ© de glaçons utiliser ? Comment dĂ©terminer ses besoins ? Il n'est pas forcĂ©ment Ă©vident de quantifier prĂ©cisĂ©ment la quantitĂ© de glaçons dont vous avez besoin, cela dĂ©pend de nombreux facteurs, le type d'activitĂ©, l'affluence de votre Ă©tablissement... Afin de vous aider Ă  faire votre choix, nous avons rĂ©alisĂ© un tableau rĂ©capitulatif des quantitĂ©s moyennes de glaçons utilisĂ©es dans de nombreux domaines. TĂ©lĂ©charger le PDF des quantitĂ©s de glaçons utilisĂ©s par domaine Machines Ă  glaçons Scotsman Focus sur les innovations Scotsman Machines Ă  Glaçons Scotsman, la marque intĂšgre dans ses machines une pompe de relevage ultra performante. Avec ce systĂšme pas besoin de se prĂ©occuper de l'emplacement de l'Ă©vacuation des eaux usĂ©es ! GrĂące Ă  la pompe, la vidange se fait parfaitement jusqu'Ă  15 m de distance et 1,70 m de hauteur. Scotsman Ă  Ă©galement dĂ©veloppĂ© un systĂšme de dĂ©sinfection intĂ©grĂ©. Le dispositif Xsafe Ă©radique 99% des virus et bactĂ©ries prĂ©sents dans votre machine. En reproduisant les bienfaits de certaines lampes UV, il Ă©limine odeurs, champignons, levures et limon pouvant se trouver dans le bac de production ou dans la cuve de stockage de votre machine. Meilleures ventes produits Scotsman Conseils pratiques La production journaliĂšre de glaçons Il existe une formule Ă  appliquer pour les Ă©tablissements de restauration QuantitĂ© de glaçons pour une personne X nombre moyen de clients accueillis par jour X 2 Cette formule n’est pas applicable pour tous les domaines mais peut vous donner un ordre d’idĂ©e si vous travaillez dans la restauration. Elle vous permettra d’obtenir suffisamment de glace pour subvenir Ă  vos besoins journaliers tout en conservant une marge en cas de demande accrue. L'hygiĂšne de votre machine Ă  glaçons Une machine Ă  glaçons se doit d'ĂȘtre propre et saine. Voici quelques prĂ©conisations concernant son entretien. Si vous les appliquez rĂ©guliĂšrement, la durĂ©e de vie votre machine sera Ă©galement prolongĂ©e. Nettoyez rĂ©guliĂšrement votre bac Ă  glaçons DĂ©tartrez votre machine IdĂ©alement, remplacez le filtre Ă  eau tous les 6 mois Assainissez votre machine Ă  glaçons Nettoyez le condenseur de la machine Le bac de stockage Nous proposons 2 principales gammes de machines Ă  glaçons les machines modulaires et celles avec stockage intĂ©grĂ©. Pour pouvoir stocker vos glaçons avec la gamme modulaire, il est nĂ©cessaire d'avoir un bac de stockage. Si vous avez besoin d'une grande quantitĂ© de glaçons journaliĂšre, le bac de stockage est quasiment indispensable si vous souhaitez prĂ©parer et conserver une quantitĂ© importante de glaçons avant de les utiliser. La taille des glaçons Il existe diffĂ©rentes tailles de glaçons et certaines marques comme Frozy, Scotsman ou encore Hoshizaki proposent plusieurs tailles de machines Ă  glaçons pour une seule forme de glaçon. Comment ĂȘtre sĂ»r de choisir la taille adaptĂ©e ? La taille la plus petite est idĂ©ale pour les sodas et les cocktails La taille moyenne est la plus rĂ©pandue, idĂ©ale pour les apĂ©ritifs. La grande taille est souvent utilisĂ©e dans les discothĂšques, pour les glaciĂšres, les "long drink"... L'alternative du gaz rĂ©frigĂ©rant naturel Économie d'Ă©nergie garantie La marque Hoshizaki propose des machines Ă  glaçons rĂ©volutionnaires avec sa gamme Classe Emeraude. Ces machines utilisent un gaz rĂ©frigĂ©rant naturel l'agent rĂ©frigĂ©rant R290. Le gaz naturel est totalement inoffensif pour l'environnement et donc 100% Ă©cologique. Ses avantages sont les suivants Aucun impact sur la couche d'ozone Faibles charges de gaz Ă©conomie d'Ă©nergie garantie TrĂšs peu d'effets sur le rechauffement climatique Excellentes propriĂ©tĂ©s thermodynamiques rendement Ă©nergĂ©tique Ă©levĂ© Livraison express et offerte sur une large sĂ©lection de produits Garantie 1 an piĂšces et main d'Ɠuvre sur tous nos produits En savoir plus 04 81 13 22 22 Service client en France du lundi au vendredi de 9h Ă  13h et de 14h Ă  18h
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Émile ZolaLes Rougon-Macquart SĂ©rie IntĂ©graleLa Collection IntĂ©grale des ROUGON-MACQUART 20 titresTable des matiĂšresLa fortune des RougonPrĂ©faceChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIILa curĂ©eChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIILe ventre de ParisChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VILa conquĂȘte de PlassansChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVChapitre XVChapitre XVIChapitre XVIIChapitre XVIIIChapitre XIXChapitre XXChapitre XXIChapitre XXIIChapitre XXIIILa faute de l’abbĂ© MouretLIVRE PREMIERLIVRE DEUXIÈMELIVRE TROISIÈMESon Excellence EugĂšne RougonChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVL’AssommoirChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIUne page d’amour1Ăšre Partie2Ăšme partie3Ăšme partie4Ăšme partie5Ăšme partieNanaChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVPot-BouilleChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVChapitre XVChapitre XVIChapitre XVIIChapitre XVIIIAu Bonheur des DamesChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVChapitre Joie de vivreChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIGerminalPremiĂšre partieDeuxiĂšme partieTroisiĂšme partieQuatriĂšme partieCinquiĂšme partieSixiĂšme partieSeptiĂšme partieL’OeuvreChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIILa TerrePremiĂšre partieDeuxiĂšme partieTroisiĂšme partieQuatriĂšme partieCinquiĂšme partieLe RĂȘveChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVLa BĂȘte humaineChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIL’ArgentChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIILa DĂ©bĂąclePremiĂšre partieDeuxiĂšme partieTroisiĂšme partieLe Docteur PascalChapitre IChapitre IIChapitre IIIChapitre IVChapitre VChapitre VIChapitre VIIChapitre VIIIChapitre IXChapitre XChapitre XIChapitre XIIChapitre XIIIChapitre XIVLa fortune des RougonTable des matiĂšres1871 Émile ZolaPrĂ©faceTable des matiĂšresJe veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’ĂȘtres, se comporte dans une sociĂ©tĂ©, en s’épanouissant pour donner naissance Ă  dix, Ă  vingt individus qui paraissent, au premier coup d’oeil, profondĂ©ment dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liĂ©s les uns aux autres. L’hĂ©rĂ©ditĂ© a ses lois, comme la pesanteur. Je tĂącherai de trouver et de suivre, en rĂ©solvant la double question des tempĂ©raments et des milieux, le fil qui conduit mathĂ©matiquement d’un homme Ă  un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j’aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe Ă  l’oeuvre, comme acteur d’une Ă©poque historique, je le crĂ©erai agissant dans la complexitĂ© de ses efforts, j’analyserai Ă  la fois la somme de volontĂ© de chacun de ses membres et la poussĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ensemble. Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d’étudier, a pour caractĂ©ristique le dĂ©bordement des appĂ©tits, le large soulĂšvement de notre Ăąge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se dĂ©clarent dans une race, Ă  la suite d’une premiĂšre lĂ©sion organique, et qui dĂ©terminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les dĂ©sirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s’irradient dans toute la sociĂ©tĂ© contemporaine, ils montent Ă  toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche Ă  travers le corps social, et ils racontent ainsi le Second Empire, Ă  l’aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d’État Ă  la trahison de Sedan. Depuis trois annĂ©es, je rassemblais les documents de ce grand ouvrage, et le prĂ©sent volume Ă©tait mĂȘme Ă©crit, lorsque la chute des Bonaparte, dont j’avais besoin comme artiste, et que toujours je trouvais fatalement au bout du drame, sans oser l’espĂ©rer si prochaine, est venue me donner le dĂ©nouement terrible et nĂ©cessaire de mon oeuvre. Celle-ci est, dĂšs aujourd’hui, complĂšte; elle s’agite dans un cercle fini; elle devient le tableau d’un rĂšgne mort, d’une Ă©trange Ă©poque de folie et de honte. Cette oeuvre, qui formera plusieurs Ă©pisodes, est donc, dans ma pensĂ©e, l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, et le premier Ă©pisode La Fortune des Rougon, doit s’appeler de son titre scientifique Les Origines. ÉMILE ZOLA. Paris, le 1er juillet ITable des matiĂšresLorsqu’on sort de Plassans par la porte de Rome, situĂ©e au sud de la ville, on trouve, Ă  droite de la route de Nice, aprĂšs avoir dĂ©passĂ© les premiĂšres maisons du faubourg, un terrain vague dĂ©signĂ© dans le pays sous le nom d’aire Saint-Mittre est un carrĂ© long, d’une certaine Ă©tendue, qui s’allonge au ras du trottoir de la route, dont une simple bande d’herbe usĂ©e la sĂ©pare. D’un cĂŽtĂ©, Ă  droite, une ruelle, qui va se terminer en cul-de-sac, la borde d’une rangĂ©e de masures; Ă  gauche et au fond, elle est close par deux pans de muraille rongĂ©s de mousse, au-dessus desquels on aperçoit les branches hautes des mĂ»riers du Jas-Meiffren, grande propriĂ©tĂ© qui a son entrĂ©e plus bas dans le faubourg. Ainsi fermĂ©e de trois cĂŽtĂ©s, l’aire est comme une place qui ne conduit nulle part et que les promeneurs seuls il y avait lĂ  un cimetiĂšre placĂ© sous la protection de Saint-Mittre, un saint provençal fort honorĂ© dans la contrĂ©e. Les vieux de Plassans, en 1851, se souvenaient encore d’avoir vu debout les murs de ce cimetiĂšre, qui Ă©tait restĂ© fermĂ© pendant des annĂ©es. La terre, que l’on gorgeait de cadavres depuis plus d’un siĂšcle, suait la mort, et l’on avait dĂ» ouvrir un nouveau champ de sĂ©pultures Ă  l’autre bout de la ville. AbandonnĂ©, l’ancien cimetiĂšre s’était Ă©purĂ© Ă  chaque printemps, en se couvrant d’une vĂ©gĂ©tation noire et drue. Ce sol gras, dans lequel les fossoyeurs ne pouvaient plus donner un coup de bĂȘche sans arracher quelque lambeau humain, eut une fertilitĂ© formidable. De la route, aprĂšs les pluies de mai et les soleils de juin, on apercevait les pointes des herbes qui dĂ©bordaient les murs; en dedans, c’était une mer d’un vert sombre, profonde, piquĂ©e de fleurs larges, d’un Ă©clat singulier. On sentait en dessous, dans l’ombre des tiges pressĂ©es, le terreau humide qui bouillait et suintait la des curiositĂ©s de ce champ Ă©tait alors des poiriers aux bras tordus, aux noeuds monstrueux, dont pas une mĂ©nagĂšre de Plassans n’aurait voulu cueillir les fruits la ville, on parlait de ces fruits avec des grimaces de dĂ©goĂ»t; mais les gamins du faubourg n’avaient pas de ces dĂ©licatesses, et ils escaladaient la muraille, par bandes, le soir, au crĂ©puscule, pour aller voler les poires, avant mĂȘme qu’elles fussent vie ardente des herbes et des arbres eut bientĂŽt dĂ©vorĂ© toute la mort de l’ancien cimetiĂšre Saint-Mittre; la pourriture humaine fut mangĂ©e avidement par les fleurs et les fruits, et il arriva qu’on ne sentit plus, en passant le long de ce cloaque, que les senteurs pĂ©nĂ©trantes des giroflĂ©es sauvages. Ce fut l’affaire de quelques ce temps, la ville songea Ă  tirer parti de ce bien communal, qui dormait inutile. On abattit les murs longeant la route et l’impasse, on arracha les herbes et les poiriers. Puis on dĂ©mĂ©nagea le cimetiĂšre. Le sol fut fouillĂ© Ă  plusieurs mĂštres, et l’on amoncela, dans un coin, les ossements que la terre voulut bien rendre. Pendant prĂšs d’un mois, les gamins, qui pleuraient les poiriers, jouĂšrent aux boules avec des crĂąnes; de mauvais plaisants pendirent, une nuit, des fĂ©murs et des tibias Ă  tous les cordons de sonnette de la ville. Ce scandale, dont Plassans garde encore le souvenir, ne cessa que le jour oĂč l’on se dĂ©cida Ă  aller jeter le tas d’os au fond d’un trou creusĂ© dans le nouveau cimetiĂšre. Mais, en province, les travaux se font avec une sage lenteur, et les habitants, durant une grande semaine, virent, de loin en loin, un seul tombereau transportant des dĂ©bris humains, comme il aurait transportĂ© des plĂątras. Le pis Ă©tait que ce tombereau devait traverser Plassans dans toute sa longueur, et que le mauvais pavĂ© des rues lui faisait semer, Ă  chaque cahot, des fragments d’os et des poignĂ©es de terre grasse. Pas la moindre cĂ©rĂ©monie religieuse; un charroi lent et ville ne fut plus plusieurs annĂ©es, le terrain de l’ancien cimetiĂšre Saint-Mittre resta un objet d’épouvante. Ouvert Ă  tout venant sur le bord d’une grande route, il demeura dĂ©sert, en proie de nouveau aux herbes folles. La ville, qui comptait sans doute le vendre et y voir bĂątir des maisons, ne dut pas trouver d’acquĂ©reur; peut-ĂȘtre le souvenir d’un tas d’os et ce tombereau allant et venant par les rues, seul, avec le lourd entĂȘtement d’un cauchemar, fit-il reculer les gens; peut-ĂȘtre faut-il plutĂŽt expliquer le fait par les paresses de la province, par cette rĂ©pugnance qu’elle Ă©prouve Ă  dĂ©truire et Ă  reconstruire. La vĂ©ritĂ© est que la ville garda le terrain et qu’elle finit mĂȘme par oublier son dĂ©sir de le vendre. Elle ne l’entoura seulement pas d’une palissade; entra qui peu Ă  peu, les annĂ©es aidant, on s’habitua Ă  ce coin vide; on s’assit sur l’herbe des bords, on traversa le champ, on le peupla. Quand les pieds des promeneurs eurent usĂ© le tapis d’herbe et que la terre battue fut devenue grise et dure, l’ancien cimetiĂšre eut quelque ressemblance avec une place publique mal nivelĂ©e. Pour mieux effacer tout souvenir rĂ©pugnant, les habitants furent, Ă  leur insu, conduits lentement Ă  changer l’appellation du terrain; on se contenta de garder le nom du saint dont on baptisa Ă©galement le cul-de-sac qui se creuse dans un coin du champ il y eut l’aire Saint-Mittre et l’impasse faits datent de loin. Depuis plus de trente ans, l’aire Saint-Mittre a une physionomie particuliĂšre. La ville, bien trop insouciante et endormie pour en tirer un bon parti, l’a louĂ©e, moyennant une faible somme, Ă  des charrons du faubourg qui en ont fait un chantier de bois. Elle est encore aujourd’hui encombrĂ©e de poutres Ă©normes, de dix Ă  quinze mĂštres de longueur, gisant çà et lĂ , par tas, pareilles Ă  des faisceaux de hautes colonnes renversĂ©es sur le sol. Ces tas de poutres, ces sortes de mĂąts posĂ©s parallĂšlement et qui vont d’un bout du champ Ă  l’autre, sont une continuelle joie pour les gamins. Des piĂšces de bois ayant glissĂ©, le terrain se trouve, Ă  certains endroits, complĂštement recouvert par une espĂšce de parquet, aux feuilles arrondies, sur lequel on n’arrive Ă  marcher qu’avec des miracles d’équilibre. Tout le jour, des bandes d’enfants se livrent Ă  cet exercice. On les voit sautant les gros madriers, suivant Ă  la file les arĂȘtes Ă©troites, se traĂźnant Ă  califourchon, jeux variĂ©s qui se terminent gĂ©nĂ©ralement par des bousculades et des larmes; ou bien ils s’assoient une douzaine, serrĂ©s les uns contre les autres, sur le bout mince d’une poutre Ă©levĂ©e de quelques pieds au-dessus du sol, et ils se balancent pendant des heures. L’aire Saint-Mittre est ainsi devenue le lieu de rĂ©crĂ©ation oĂč tous les fonds de culotte des galopins du faubourg viennent s’user depuis plus d’un quart de qui a achevĂ© de donner Ă  ce coin perdu un caractĂšre Ă©trange, c’est l’élection de domicile que, par un usage traditionnel, y font les bohĂ©miens de passage. DĂšs qu’une de ces maisons roulantes, qui contiennent une tribu entiĂšre, arrive Ă  Plassans, elle va se remiser au fond de l’aire la place n’est-elle jamais vide; il y a toujours lĂ  quelque bande aux allures singuliĂšres, quelque troupe d’hommes fauves et de femmes horriblement sĂ©chĂ©es parmi lesquels on voit se rouler Ă  terre des groupes de beaux enfants. Ce monde vit sans honte, en plein air, devant tous, faisant bouillir leur marmite, mangeant des choses sans nom, Ă©talant leurs nippes trouĂ©es, dormant, se battant, s’embrassant, puant la saletĂ© et la champ mort et dĂ©sert, oĂč les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence Ă©crasant du soleil, est ainsi devenu un lieu retentissant qu’emplissent de bruit les querelles des bohĂ©miens et les cris aigus des jeunes vauriens du faubourg. Une scierie, qui dĂ©bite dans un coin les poutres du chantier, grince, servant de basse sourde et continue aux voix aigres. Cette scierie est toute primitive la piĂšce de bois est posĂ©e sur deux trĂ©teaux Ă©levĂ©s, et deux scieurs de long, l’un en haut montĂ© sur la poutre mĂȘme, l’autre en bas aveuglĂ© par la sciure qui tombe, impriment Ă  une large et forte lame de scie un continuel mouvement de va-et-vient. Pendant des heures, ces hommes se plient, pareils Ă  des pantins articulĂ©s, avec une rĂ©gularitĂ© et une sĂ©cheresse de machine. Le bois qu’ils dĂ©bitent est rangĂ©, le long de la muraille du fond, par tas hauts de deux ou trois mĂštres et mĂ©thodiquement construits, planche Ă  planche, en forme de cube parfait. Ces sortes de meules carrĂ©es, qui restent souvent lĂ  plusieurs saisons, rongĂ©es d’herbes au ras du sol, sont un des charmes de l’aire Saint-Mittre. Elles mĂ©nagent des sentiers mystĂ©rieux, Ă©troits et discrets, qui conduisent Ă  une allĂ©e plus large, laissĂ©e entre les tas et la muraille. C’est un dĂ©sert, une bande de verdure d’oĂč l’on ne voit que des morceaux de ciel. Dans cette allĂ©e, dont les murs sont tendus de mousse et dont le sol semble couvert d’un tapis de haute laine, rĂšgnent encore la vĂ©gĂ©tation puissante et le silence frissonnant de l’ancien y sent courir ces souffles chauds et vagues des voluptĂ©s de la mort qui sortent des vieilles tombes chauffĂ©es par les grands soleils. Il n’y a pas, dans la campagne de Plassans, un endroit plus Ă©mu, plus vibrant de tiĂ©deur, de solitude et d’amour. C’est lĂ  oĂč il est exquis d’aimer. Lorsqu’on vida le cimetiĂšre, on dut entasser les ossements dans ce coin, car il n’est pas rare, encore aujourd’hui, en fouillant du pied l’herbe humide, d’y dĂ©terrer des fragments de d’ailleurs, ne songe plus aux morts qui ont dormi sous cette herbe. Dans le jour, les enfants seuls vont derriĂšre les tas de bois lorsqu’ils jouent Ă  verte reste vierge et ignorĂ©e. On ne voit que le chantier encombrĂ© de poutres et gris de poussiĂšre. Le matin et l’aprĂšs-midi, quand le soleil est tiĂšde, le terrain entier grouille et, au-dessus de toute cette turbulence, au-dessus des galopins jouant parmi les piĂšces de bois et des bohĂ©miens attisant le feu sous leur marmite, la silhouette sĂšche du scieur de long montĂ© sur sa poutre se dĂ©tache en plein ciel, allant et venant avec un mouvement rĂ©gulier de balancier, comme pour rĂ©gler la vie ardente et nouvelle qui a poussĂ© dans cet ancien champ d’éternel repos. Il n’y a que les vieux, assis sur les poutres et se chauffant au soleil couchant, qui parfois parlent encore entre eux des os qu’ils ont vu jadis charrier dans les rues de Plassans, par le tombereau la nuit tombe, l’aire Saint-Mittre se vide, se creuse, pareille Ă  un grand trou noir. Au fond, on n’aperçoit plus que la lueur mourante du feu des bohĂ©miens. Par moments, des ombres disparaissent silencieusement dans la masse Ă©paisse des tĂ©nĂšbres. L’hiver surtout, le lieu devient dimanche soir, vers sept heures, un jeune homme sortit doucement de l’impasse Saint-Mittre et, rasant les murs, s’engagea parmi les poutres du chantier. On Ă©tait dans les premiers jours de dĂ©cembre 1851. Il faisait un froid sec. La lune, pleine en ce moment, avait ces clartĂ©s aiguĂ«s particuliĂšres aux lunes d’hiver. Le chantier, cette nuit-lĂ , ne se creusait pas sinistrement comme par les nuits pluvieuses, Ă©clairĂ© de larges nappes de lumiĂšre blanche; il s’étendait dans le silence et l’immobilitĂ© du froid avec une mĂ©lancolie jeune homme s’arrĂȘta quelques secondes sur le bord du champ, regardant devant lui d’un air de dĂ©fiance. Il tenait, cachĂ©e sous sa veste, la crosse d’un long fusil dont le canon, baissĂ© vers la terre, luisait au clair de lune. Serrant l’arme contre sa poitrine, il scruta attentivement du regard les carrĂ©s de tĂ©nĂšbres que les tas de planches jetaient au fond du terrain. Il y avait lĂ  comme un damier blanc et noir de lumiĂšre et d’ombre, aux cases nettement coupĂ©es. Au milieu de l’aire, sur un morceau du sol gris et nu, les trĂ©teaux des scieurs de long se dessinaient, allongĂ©s, Ă©troits, bizarres, pareils Ă  une monstrueuse figure gĂ©omĂ©trique tracĂ©e Ă  l’encre sur du papier. Le reste du chantier, le parquet de poutres, n’était qu’un vaste lit oĂč la clartĂ© dormait, Ă  peine striĂ©e de minces raies noires par les lignes d’ombres qui coulaient le long des gros madriers. Sous cette lune d’hiver, dans le silence glacĂ©, ce flot de mĂąts couchĂ©s, immobiles, comme raidis de sommeil et de froid, rappelait les morts du vieux cimetiĂšre. Le jeune homme ne jeta sur cet espace vide qu’un rapide coup d’oeil; pas un ĂȘtre, pas un souffle, aucun pĂ©ril d’ĂȘtre vu ni entendu. Les taches sombres du fond l’inquiĂ©taient davantage. Cependant, aprĂšs un court examen, il se hasarda, il traversa rapidement le qu’il se sentit Ă  couvert, il ralentit sa marche. Il Ă©tait alors dans l’allĂ©e verte qui longe la muraille, derriĂšre les planches. LĂ , il n’entendit mĂȘme plus le bruit de ses pas; l’herbe gelĂ©e craquait Ă  peine sous ses pieds. Un sentiment de bien-ĂȘtre parut s’emparer de lui. Il devait aimer ce lieu, n’y craindre aucun danger, n’y rien venir chercher que de doux et de bon. Il cessa de cacher son fusil. L’allĂ©e s’allongeait, pareille Ă  une tranchĂ©e d’ombre; de loin en loin, la lune, glissant entre deux tas de planches, coupait l’herbe d’une raie de lumiĂšre. Tout dormait, les tĂ©nĂšbres et les clartĂ©s, d’un sommeil profond, doux et triste. Rien de comparable Ă  la paix de ce sentier. Le jeune homme le suivit dans toute sa longueur. Au bout, Ă  l’endroit oĂč les murailles du Jas-Meiffren font un angle, il s’arrĂȘta, prĂȘtant l’oreille comme pour Ă©couter si quelque bruit ne venait pas de la propriĂ©tĂ© voisine. Puis, n’entendant rien, il se baissa, Ă©carta une planche et cacha son fusil dans un tas de y avait lĂ , dans l’angle, une vieille pierre tombale oubliĂ©e lors du dĂ©mĂ©nagement de l’ancien cimetiĂšre et qui, posĂ©e sur un champ et un peu de biais, faisait une sorte de banc Ă©levĂ©. La pluie en avait Ă©miettĂ© les bords, la mousse la rongeait lentement. On eĂ»t cependant pu lire encore, au clair de lune, ce fragment d’épitaphe gravĂ© sur la face qui entrait en terre Cygist
 Marie
 morte
 Le temps avait effacĂ© le il eut cachĂ© son fusil, le jeune homme, Ă©coutant de nouveau et n’entendant toujours rien, se dĂ©cida Ă  monter sur la pierre. Le mur Ă©tait bas; il posa les coudes sur le chaperon. Mais au-delĂ  de la rangĂ©e de mĂ»riers qui longe la muraille, il ne vit qu’une plaine de lumiĂšre; les terres du Jas-Meiffren, plates et sans arbres, s’étendaient sous la lune comme une immense piĂšce de linge Ă©cru; Ă  une centaine de mĂštres, l’habitation et les communs habitĂ©s par le mĂ©ger faisaient des taches d’un blanc plus Ă©clatant. Le jeune homme regardait de ce cĂŽtĂ© avec inquiĂ©tude, lorsqu’une horloge de la ville se mit Ă  sonner sept heures, Ă  coups graves et compta les coups, puis il descendit de la pierre comme surpris et s’assit sur le banc en homme qui consent Ă  une longue attente. Il ne semblait mĂȘme pas sentir le froid. Pendant prĂšs d’une demi-heure, il demeura immobile, les yeux fixĂ©s sur une masse d’ombre, songeur. Il s’était placĂ© dans un coin noir; mais, peu Ă  peu, la lune qui montait le gagna et sa tĂȘte se trouva en pleine un garçon Ă  l’air vigoureux, dont la bouche fine et la peau encore dĂ©licate annonçaient la jeunesse. Il devait avoir dix-sept ans. Il Ă©tait beau, d’une beautĂ© face maigre et allongĂ©e semblait creusĂ©e par le coup de pouce d’un sculpteur puissant; le front montueux, les arcades sourciliĂšres proĂ©minentes, le nez en bec d’aigle, le menton fait d’un large mĂ©plat, les joues accusant les pommettes et coupĂ©es de plans fuyants, donnaient Ă  la tĂȘte un relief d’une vigueur singuliĂšre. Avec l’ñge, cette tĂȘte devait prendre un caractĂšre osseux trop prononcĂ©, une maigreur de chevalier errant. Mais, Ă  cette heure de pubertĂ©, Ă  peine couverte aux joues et au menton de poils follets, elle Ă©tait corrigĂ©e dans sa rudesse par certaines mollesses charmantes, par certains coins de la physionomie restĂ©s vagues et yeux, d’un noir tendre, encore noyĂ©s d’adolescence, mettaient aussi de la douceur dans ce masque les femmes n’auraient point aimĂ© cet enfant, car il Ă©tait loin d’ĂȘtre ce qu’on nomme un joli garçon, mais l’ensemble de ses traits avait une vie si ardente et si sympathique, une telle beautĂ© d’enthousiasme et de force, que les filles de sa province, ces filles brĂ»lĂ©es du Midi, devaient rĂȘver de lui, lorsqu’il venait Ă  passer devant leur porte, par les chaudes soirĂ©es de songeait toujours, assis sur la pierre tombale, ne sentant pas les clartĂ©s de la lune qui coulaient maintenant le long de sa poitrine et de ses jambes. Il Ă©tait de taille moyenne, lĂ©gĂšrement trapu. Au bout de ses bras trop dĂ©veloppĂ©s, des mains d’ouvrier, que le travail avait durcies, s’emmanchaient solidement; ses pieds, chaussĂ©s de gros souliers lacĂ©s, paraissaient forts, carrĂ©s du bout. Par les attaches et les extrĂ©mitĂ©s, par l’attitude alourdie des membres, il Ă©tait peuple; mais il y avait en lui, dans le redressement du cou et dans les lueurs pensantes des yeux, comme une rĂ©volte sourde contre l’abrutissement du mĂ©tier manuel qui commençait Ă  le courber vers la terre. Ce devait ĂȘtre une nature intelligente noyĂ©e au fond de la pesanteur de sa race et de sa classe, un de ces esprits tendres et exquis logĂ©s en pleine chair, et qui souffrent de ne pouvoir sortir rayonnants de leur Ă©paisse enveloppe. Aussi, dans sa force, paraissait-il timide et inquiet, ayant honte Ă  son insu de se sentir incomplet et de ne savoir comment se complĂ©ter. Brave enfant, dont les ignorances Ă©taient devenues des enthousiasmes, coeur d’homme servi par une raison de petit garçon, capable d’abandons comme une femme et de courage comme un hĂ©ros. Ce soir-lĂ , il Ă©tait vĂȘtu d’un pantalon et d’une veste de velours de coton verdĂątre Ă  petites cĂŽtes. Un chapeau de feutre mou, posĂ© lĂ©gĂšrement en arriĂšre, lui jetait au front une raie d’ la demie sonna Ă  l’horloge voisine, il fut tirĂ© en sursaut de sa rĂȘverie. En se voyant blanc de lumiĂšre, il regarda devant lui avec inquiĂ©tude. D’un mouvement brusque, il rentra dans le noir, mais il ne put retrouver le fil de sa rĂȘverie. Il sentit alors que ses pieds et ses mains se glaçaient, et l’impatience le reprit. Il monta de nouveau jeter un coup d’oeil dans le Jas-Meiffren, toujours silencieux et ne sachant plus comment tuer le temps, il redescendit, prit son fusil dans le tas de planches oĂč il l’avait cachĂ© et s’amusa Ă  en faire jouer la batterie. Cette arme Ă©tait une longue et lourde carabine qui avait sans doute appartenu Ă  quelque contrebandier; Ă  l’épaisseur de la crosse et Ă  la culasse puissante du canon, on reconnaissait un ancien fusil Ă  pierre qu’un armurier du pays avait transformĂ© en fusil Ă  piston. On voit de ces carabines-lĂ  accrochĂ©es dans les fermes, au-dessus des cheminĂ©es. Le jeune homme caressait son arme avec amour; il rabattit le chien Ă  plus de vingt reprises, introduisit son petit doigt dans le canon, examina attentivement la crosse. Peu Ă  peu, il s’anima d’un jeune enthousiasme auquel se mĂȘlait quelque enfantillage. Il finit par mettre la carabine en joue, visant dans le vide comme un conscrit qui fait l’ heures ne devaient pas tarder Ă  sonner. Il gardait son arme en joue depuis une grande minute, lorsqu’une voix, lĂ©gĂšre comme un souffle, basse et haletante, vint du Jas-Meiffren. Es-tu lĂ , SilvĂšre? » demanda la laissa tomber son fusil et, d’un bond, se trouva sur la pierre tombale. Oui, oui, rĂ©pondit-il, en Ă©touffant Ă©galement sa voix
Attends, je vais t’aider. » Il n’avait pas encore tendu les bras, qu’une tĂȘte de jeune fille apparut au-dessus de la muraille. L’enfant, avec une agilitĂ© singuliĂšre, s’était aidĂ©e du tronc d’un mĂ»rier et avait grimpĂ© comme une jeune chatte. A la certitude et Ă  l’aisance de ses mouvements, on voyait que cet Ă©trange chemin devait lui ĂȘtre familier. En un clin d’oeil, elle se trouva assise sur le chaperon du mur. Alors SilvĂšre la prit dans ses bras et la posa sur le banc. Mais elle se dĂ©battit. Laisse donc, disaitelle avec un rire de gamine qui joue, laisse donc
 Je sais bien descendre toute seule. » Puis, quand elle fut sur la pierre Tu m’attends depuis longtemps?
 J’ai couru, je suis tout essoufflĂ©e. » SilvĂšre ne rĂ©pondit pas. Il ne paraissait guĂšre en train de rire, il regardait l’enfant d’un air chagrin. Il s’assit Ă  cĂŽtĂ© d’elle, en disant Je voulais te voir, Miette. Je t’aurais attendu toute la nuit
 Je pars demain matin, au jour. » Miette venait d’apercevoir le fusil couchĂ© sur l’ devint grave, elle murmura Ah!
 c’est dĂ©cidé  voilĂ  ton fusil
 » Il y eut un silence. Oui, rĂ©pondit SilvĂšre d’une voix plus mal assurĂ©e encore, c’est mon fusil
 J’ai prĂ©fĂ©rĂ© le sortir ce soir de la maison; demain matin, tante Dide aurait pu me le voir prendre, et cela l’aurait inquiĂ©tĂ©e
 Je vais le cacher, je viendrai le chercher au moment de partir. » Et, comme Miette semblait ne pouvoir dĂ©tacher les yeux de cette antre qu’il avait si sottement laissĂ©e sur l’herbe, il se leva et la glissa de nouveau dans le tas de planches. Nous avons appris ce matin, dit-il en se rasseyant, que les insurgĂ©s de la Palud et de Saint-Martin-de-Vaulx Ă©taient en marche, et qu’ils avaient passĂ© la nuit derniĂšre Ă  a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que nous nous joindrions Ă  eux. Cet aprĂšs midi, une partie des ouvriers de Plassans ont quittĂ© la ville; demain, ceux qui restent encore iront retrouver leurs frĂšres. » Il prononça ce mot de frĂšres avec une emphase s’animant, d’une voix plus vibrante La lutte devient inĂ©vitable, ajouta-t-il; mais le droit est de notre cĂŽtĂ©, nous triompherons. »Miette Ă©coutait SilvĂšre, regardant devant elle fixement sans voir. Quand il se tut C’est bien », dit-elle au bout d’un silence Tu m’avais avertie
 cependant j’espĂ©rais encore
Enfin, c’est dĂ©cidĂ©. » Ils ne purent trouver d’autres paroles. Le coin dĂ©sert du chantier, la ruelle verte reprit son calme mĂ©lancolique; il n’y eut plus que la lune vivante faisant tourner sur l’herbe l’ombre des tas de planches. Le groupe formĂ© par les deux jeunes gens sur la pierre tombale Ă©tait devenu immobile et muet, dans la clartĂ© pĂąle. SilvĂšre avait passĂ© le bras autour de la taille de Miette, et celle-ci s’était laissĂ©e aller contre son Ă©paule. Ils n’échangĂšrent pas de baisers, rien qu’une Ă©treinte oĂč l’amour avait l’innocence attendrie d’une tendresse Ă©tait couverte d’une grande mante brune Ă  capuchon qui lui tombait jusqu’aux pieds et l’enveloppait tout entiĂšre. On ne voyait que sa tĂȘte et ses mains. Les femmes du peuple, les paysannes et les ouvriĂšres portent encore, en Provence, ces larges mantes, que l’on nomme pelisses dans le pays, et dont la mode doit remonter fort loin. En arrivant, Miette avait rejetĂ© le capuchon en arriĂšre. Vivant en plein air, de sang brĂ»lant, elle ne portait jamais de bonnet. Sa tĂȘte nue se dĂ©tachait vigoureusement sur la muraille blanchie par la lune. C’était une enfant, mais une enfant qui devenait femme. Elle se trouvait Ă  cette heure indĂ©cise et adorable oĂč la grande fille naĂźt dans la gamine. Il y a alors, chez toute adolescente, une dĂ©licatesse de bouton naissant, une hĂ©sitation de formes d’un charme exquis; les lignes pleines et voluptueuses de la pubertĂ© s’indiquent dans les innocentes maigreurs de l’enfance; la femme se dĂ©gage avec ses premiers embarras pudiques, gardant encore Ă  demi son corps de petite fille, et mettant, Ă  son insu, dans chacun de ses traits, l’aveu de son sexe. Pour certaines filles, cette heure est mauvaise; celles-lĂ  croissent brusquement, enlaidissent, deviennent jaunes et frĂȘles comme des plantes hĂątives. Pour Miette, pour toutes celles qui sont riches de sang et qui vivent en plein air, c’est une heure de grĂące pĂ©nĂ©trante qu’elles ne retrouvent jamais. Miette avait treize ans. Bien qu’elle fut forte dĂ©jĂ , on ne lui en eĂ»t pas donnĂ© davantage, tant sa physionomie riait encore, par moments, d’un rire clair et naĂŻf. D’ailleurs, elle devait ĂȘtre nubile, la femme s’épanouissait rapidement en elle grĂące au climat et Ă  la vie rude qu’elle menait. Elle Ă©tait presque aussi grande que SilvĂšre, grasse et toute frĂ©missante de vie. Comme son ami, elle n’avait pas la beautĂ© de tout le monde. On ne l’eĂ»t pas trouvĂ©e laide; mais elle eĂ»t paru au moins Ă©trange Ă  beaucoup de jolis jeunes gens. Elle avait des cheveux superbes; plantĂ©s rudes et droits sur le front, ils se rejetaient puissamment en arriĂšre, ainsi qu’une vague jaillissante, puis coulaient le long de son crĂąne et de sa nuque, pareils Ă  une mer crĂ©pue, pleine de bouillonnements et de caprices, d’un noir d’encre. Ils Ă©taient si Ă©pais qu’elle ne savait qu’en faire. Ils la gĂȘnaient. Elle les tordait en plusieurs brins, de la grosseur d’un poignet d’enfant, le plus fortement qu’elle pouvait, pour qu’ils tinssent moins de place, puis elle les massait derriĂšre sa tĂȘte. Elle n’avait guĂšre le temps de songer Ă  sa coiffure, et il arrivait toujours que ce chignon Ă©norme, fait sans glace et Ă  la hĂąte, prenait sous ses doigts une grĂące puissante. A la voir coiffĂ©e de ce casque vivant, de ce tas de cheveux frisĂ©s qui dĂ©bordaient sur ses tempes et sur son cou comme une peau de bĂȘte, on comprenait pourquoi elle allait tĂȘte nue, sans jamais se soucier des pluies ni des la ligne sombre des cheveux, le front, trĂšs bas, avait la forme et la couleur dorĂ©e d’un mince croissant de lune. Les yeux gros, Ă  fleur de tĂȘte; le nez court, large aux narines et relevĂ© du bout; les lĂšvres, trop fortes et trop rouges, eussent paru autant de laideurs si on les eĂ»t examinĂ©s Ă  part. Mais, pris dans la rondeur charmante de la face, vus dans le jeu ardent de la vie, ces dĂ©tails du visage formaient un ensemble d’une Ă©trange et saisissante beautĂ©. Quand Miette riait, renversant la tĂȘte en arriĂšre et la penchant mollement sur son Ă©paule droite, elle ressemblait Ă  la Bacchante antique, avec sa gorge gonflĂ©e de gaietĂ© sonore, ses joues arrondies comme celles d’un enfant, ses larges dents blanches, ses torsades de cheveux crĂ©pus que les Ă©clats de sa joie agitaient sur sa nuque, ainsi qu’une couronne de pampres. Et, pour retrouver en elle la vierge, la petite fille de treize ans, il fallait voir combien il y avait d’innocence dans ses rires gras et souples de femme faite, il fallait surtout remarquer la dĂ©licatesse encore enfantine du menton et la puretĂ© molle des tempes. Le visage de Miette, hĂąlĂ© par le soleil, prenait, sous certains jours, des reflets d’ambre jaune. Un fin duvet noir mettait dĂ©jĂ  au-dessus de sa lĂšvre supĂ©rieure une ombre lĂ©gĂšre. Le travail commençait Ă  dĂ©former ses petites mains courtes, qui auraient pu devenir, en restant paresseuses, d’adorables mains potelĂ©es de et SilvĂšre restĂšrent longtemps muets. Ils lisaient dans leurs pensĂ©es inquiĂštes. Et, Ă  mesure qu’ils descendaient ensemble dans la crainte et l’inconnu du lendemain, ils se serraient d’une Ă©treinte plus Ă©troite. Ils s’entendaient jusqu’au coeur, ils sentaient l’inutilitĂ© et la cruautĂ© de toute plainte faite Ă  voix haute. La jeune fille ne put cependant se contenir davantage; elle Ă©touffait, elle dit en une phrase leur inquiĂ©tude Ă  tous deux. Tu reviendras, n’est-ce pas? » balbutia-t-elle en se pendant au cou de sans rĂ©pondre, la gorge serrĂ©e et craignant de pleurer comme elle, la baisa sur la joue, en frĂšre qui ne trouve pas d’autre consolation. Ils se sĂ©parĂšrent, ils retombĂšrent dans leur bout d’un instant, Miette frissonna. Elle ne s’appuyait plus contre l’épaule de SilvĂšre, elle sentait son corps se glacer. La veille, elle n’eĂ»t pas frissonnĂ© de la sorte, au fond de cette allĂ©e dĂ©serte, sur cette pierre tombale oĂč, depuis plusieurs saisons, ils vivaient si heureusement leurs tendresses dans la paix des vieux morts. J’ai bien froid, dit-elle, en remettant le capuchon de sa pelisse.— Veux-tu que nous marchions? Lui demanda le jeune homme. Il n’est pas neuf heures, nous pouvons faire un bout de promenade sur la route. » Miette pensait qu’elle n’aurait peut-ĂȘtre pas de longtemps la joie d’un rendez-vous, d’une de ces causeries du soir pour lesquelles elle vivait les journĂ©es. Oui, marchons, rĂ©pondit-elle vivement, allons jusqu’au moulin
 Je passerais la nuit, si tu voulais. »Ils quittĂšrent le banc et se cachĂšrent dans l’ombre d’un tas de planches. LĂ , Miette Ă©carta sa pelisse, qui Ă©tait piquĂ©e Ă  petits losanges et doublĂ©e d’une indienne rouge sang; puis elle jeta un pan de ce chaud et large manteau sur les Ă©paules de SilvĂšre, l’enveloppant ainsi tout entier, le mettant avec elle, serrĂ© contre elle, dans le mĂȘme vĂȘtement. Ils passĂšrent mutuellement un bras autour de leur taille pour ne faire qu’un. Quand ils furent ainsi confondus en un seul ĂȘtre, quand ils se trouvĂšrent enfouis dans les plis de la pelisse au point de perdre toute forme humaine, ils se mirent Ă  marcher Ă  petits pas, se dirigeant vers la route, traversant sans crainte les espaces nus du chantier, blancs de lune. Miette avait enveloppĂ© SilvĂšre et celui-ci s’était prĂȘtĂ© Ă  cette opĂ©ration d’une façon toute naturelle, comme si la pelisse leur eĂ»t, chaque soir, rendu le mĂȘme route de Nice, aux deux cĂŽtĂ©s de laquelle se trouve bĂąti le faubourg, Ă©tait bordĂ©e, en 1851, d’ormes sĂ©culaires, vieux gĂ©ants, ruines grandioses et pleines encore de puissance, que la municipalitĂ© proprette de la ville a remplacĂ©s, depuis quelques annĂ©es, par de petits platanes. Lorsque SilvĂšre et Miette se trouvĂšrent sous les arbres, dont la lune dessinait le long du trottoir les branches monstrueuses, ils rencontrĂšrent, Ă  deux ou trois reprises, des masses noires qui se mouvaient silencieusement au ras des comme eux, des couples d’amoureux, hermĂ©tiquement clos dans un pan d’étoffe, promenant au fond de l’ombre leur tendresse discrĂšte. Les amants des villes du Midi ont adoptĂ© ce genre de promenade. Les garçons et les filles du peuple, ceux qui doivent se marier un jour et qui ne sont pas fĂąchĂ©s de s’embrasser un peu auparavant, ignorent oĂč se rĂ©fugier pour Ă©changer des baisers Ă  l’aise sans trop s’exposer aux bavardages. Dans la ville, bien que les parents leur laissent une entiĂšre libertĂ©, s’ils louaient une chambre, s’ils se rencontraient seul Ă  seule, ils seraient, le lendemain, le scandale du pays; d’autre part, ils n’ont pas le temps, tous les soirs, de gagner les solitudes de la campagne. Alors ils ont pris un moyen terme ils battent les faubourgs, les terrains vagues, les allĂ©es des routes, tous les endroits oĂč il y a peu de passants et beaucoup de trous noirs. Et, pour plus de prudence, comme tous les habitants se connaissent, ils ont le soin de se rendre mĂ©connaissables en s’enfouissant dans une de ces grandes mantes qui abriteraient une famille entiĂšre. Les parents tolĂšrent ces courses en pleines tĂ©nĂšbres; la morale rigide de la province ne paraĂźt pas s’en alarmer; il est admis que les amoureux ne s’arrĂȘtent jamais dans les coins ni ne s’assoient au fond des terrains, et cela suffit pour calmer les pudeurs effarouchĂ©es. On ne peut guĂšre que s’embrasser en marchant. Parfois cependant une fille tourne mal les amants se sont de plus charmant, en vĂ©ritĂ©, que ces promenades d’amour. L’imagination cĂąline et inventive du Midi est lĂ  tout entiĂšre. C’est une vĂ©ritable mascarade, fertile en petits bonheurs et Ă  la portĂ©e des misĂ©rables. L’amoureuse n’a qu’à ouvrir son vĂȘtement, elle a un asile tout prĂȘt pour son amoureux; elle le cache sur son coeur, dans la tiĂ©deur de ses habits, comme les petites bourgeoises cachent leurs galants sous les lits ou dans les armoires. Le fruit dĂ©fendu prend ici une saveur particuliĂšrement douce; il se mange en plein air, au milieu des indiffĂ©rents, le long des routes. Et ce qu’il y a d’exquis, ce qui donne une voluptĂ© pĂ©nĂ©trante aux baisers Ă©changĂ©s, ce doit ĂȘtre la certitude de pouvoir s’embrasser impunĂ©ment devant le monde, de rester des soirĂ©es en public aux bras l’un de l’autre, sans courir le danger d’ĂȘtre reconnus et montrĂ©s au doigt. Un couple n’est plus qu’une masse brune, il ressemble Ă  un autre couple. Pour le promeneur attardĂ© qui voit vaguement ces masses se mouvoir, c’est l’amour qui passe, rien de plus; l’amour sans nom, l’amour qu’on devine et qu’on ignore. Les amants se savent bien cachĂ©s; ils causent Ă  voix basse, ils sont chez eux; le plus souvent ils ne disent rien, ils marchent pendant des heures, au hasard, heureux de se sentir serrĂ©s ensemble dans le mĂȘme bout d’indienne. Cela est trĂšs voluptueux et trĂšs virginal Ă  la fois. Le climat est le grand coupable; lui seul a dĂ» d’abord inviter les amants Ă  prendre les coins des faubourgs pour retraites. Par les belles nuits d’étĂ©, on ne peut faire le tour de Plassans sans dĂ©couvrir, dans l’ombre de chaque pan de mur, un couple encapuchonnĂ©; certains endroits, l’aire de Saint-Mittre par exemple, sont peuplĂ©s de ces dominos sombres qui se frĂŽlent lentement, sans bruit, au milieu des tiĂ©deurs de la nuit sereine; on dirait les invitĂ©s d’un bal mystĂ©rieux que les Ă©toiles donneraient aux amours des pauvres gens. Quand il fait trop chaud et que les jeunes filles n’ont plus leur pelisse, elles se contentent de retrousser leur premiĂšre jupe. L’hiver, les plus amoureux se moquent des gelĂ©es. Tandis qu’ils descendaient la route de Nice, SilvĂšre et Miette ne songeaient guĂšre Ă  se plaindre de la froide nuit de jeunes gens traversĂšrent le faubourg endormi sans Ă©changer une parole. Ils retrouvaient, avec une muette joie, le charme tiĂšde de leur Ă©treinte. Leurs coeurs Ă©taient tristes, la fĂ©licitĂ© qu’ils goĂ»taient Ă  se serrer l’un contre l’autre avait l’émotion douloureuse d’un adieu, et il leur semblait qu’ils n’épuiseraient jamais la douceur et l’amertume de ce silence qui berçait lentement leur marche. BientĂŽt, les maisons devinrent plus rares, ils arrivĂšrent Ă  l’extrĂ©mitĂ© du s’ouvre le portail du Jas-Meiffren, deux forts piliers reliĂ©s par une grille qui laisse voir, entre ses barreaux, une longue allĂ©e de mĂ»riers. En passant, SilvĂšre et Miette jetĂšrent instinctivement un regard dans la partir du Jas-Meiffren, la grande route descend, par une pente douce, jusqu’au fond d’une vallĂ©e qui sert de lit Ă  une petite riviĂšre, la Viorne, ruisseau l’étĂ© et torrent l’hiver. Les deux rangĂ©es d’ormes continuaient, Ă  cette Ă©poque, et faisaient de la route une magnifique avenue coupant la cĂŽte, plantĂ©e de blĂ© et de vignes maigres, d’un large ruban d’arbres gigantesques. Par cette nuit de dĂ©cembre, sous la lune claire et froide, les champs fraĂźchement labourĂ©s s’étendaient aux deux abords du chemin, pareils Ă  de vastes couches d’ouate grisĂątre, qui auraient amorti tous les bruits de l’air. Au loin, la voix sourde de la Viorne mettait seule un frisson dans l’immense paix de la les jeunes gens eurent commencĂ© Ă  descendre l’avenue, la pensĂ©e de Miette retourna au Jas-Meiffren, qu’ils venaient de laisser derriĂšre eux. J’ai eu grand-peine Ă  m’échapper ce soir, dit-elle
Mon oncle ne se dĂ©cidait pas Ă  me congĂ©dier. Il s’était enfermĂ© dans un cellier, et je crois qu’il y enterrait son argent, car il a paru trĂšs effrayĂ©, ce matin, des Ă©vĂ©nements qui se prĂ©parent. » SilvĂšre eut une Ă©treinte plus douce. Va, rĂ©pondit-il, sois courageuse. Il viendra un temps oĂč nous nous verrons librement toute la journĂ©e.., Il ne faut pas se chagriner.— Oh! Reprit la jeune fille en secouant la tĂȘte, tu as de l’espĂ©rance, toi
 Il y a des jours oĂč je suis bien triste. Ce ne sont pas les gros travaux qui me dĂ©solent; au contraire; je suis souvent heureuse des duretĂ©s de mon oncle et des besognes qu’il m’impose. Il a eu raison de faire de moi une paysanne; j’aurais peut-ĂȘtre mal tournĂ©; car vois-tu, SilvĂšre, il y a des moments oĂč je me crois maudite
 Alors je voudrais ĂȘtre morte
 Je pense Ă  celui que tu sais
 » En prononçant ces derniĂšres paroles, la voix de l’enfant se brisa dans un sanglot. SilvĂšre l’interrompit d’un ton presque rude. Tais-toi, dit-il. Tu m’avais promis de moins songer Ă  cela. Ce n’est pas ton crime. » Puis il ajouta d’un accent plus doux Nous nous aimons bien, n’est-ce pas? Quand nous serons mariĂ©s, tu n’auras plus de mauvaises heures.— Je sais, murmura Miette, tu es bon, tu me tends la main. Mais que veux-tu? J’ai des craintes, je me sens des rĂ©voltes, parfois. Il me semble qu’on m’a fait tort, et alors j’ai des envies d’ĂȘtre mĂ©chante. Je t’ouvre mon coeur, Ă  fois qu’on me jette le nom de mon pĂšre au visage, j’éprouve une brĂ»lure par tout le corps. Quand je passe et que les gamins crient Eh! La Chantegreil! Cela me met hors de moi; je voudrais les tenir pour les battre. » Et, aprĂšs un silence farouche, elle reprit Tu es un homme, toi, tu vas tirer des coups de fusil
Tu es bien heureux. » SilvĂšre l’avait laissĂ©e parler. Au bout de quelques pas, il dit d’une voix triste Tu as tort, Miette; ta colĂšre est mauvaise. Il ne faut pas se rĂ©volter contre la justice. Moi je vais me battre pour notre droit Ă  tous; je n’ai aucune vengeance Ă  satisfaire.— N’importe, continua la jeune fille, je voudrais ĂȘtre un homme et tirer des coups de fusil. Il me semble que cela me ferait du bien. » Et, comme SilvĂšre gardait le silence, elle vit qu’elle l’avait mĂ©contentĂ©. Toute sa fiĂšvre tomba. Elle balbutia d’une voix suppliante Tu ne m’en veux pas? C’est ton dĂ©part qui me chagrine et qui me jette Ă  ces idĂ©es-lĂ . Je sais bien que tu as raison, que je dois ĂȘtre humble
 » Elle se mit Ă  pleurer. SilvĂšre, Ă©mu, prit ses mains qu’il baisa. Voyons, dit-il tendrement, tu vas de la colĂšre aux larmes comme une enfant. Il faut ĂȘtre raisonnable. Je ne te gronde pas
 Je voudrais simplement te voir plus heureuse, et cela dĂ©pend beaucoup de toi. » Le drame dont Miette venait d’évoquer si douloureusement le souvenir, laissa les amoureux tout attristĂ©s pendant quelques minutes. Ils continuĂšrent Ă  marcher, la tĂȘte basse, troublĂ©s par leurs pensĂ©es. Au bout d’un instant Me crois-tu beaucoup plus heureux que toi? demanda SilvĂšre, revenant malgrĂ© lui Ă  la conversation. Si ma grand mĂšre ne m’avait pas recueilli et Ă©levĂ©, que serais-je devenu?A part l’oncle Antoine, qui est ouvrier comme moi et qui m’a appris Ă  aimer la RĂ©publique, tous mes autres parents ont l’air de craindre que je ne les salisse quand je passe Ă  cĂŽtĂ© d’eux. » Il s’animait en parlant; il s’était arrĂȘtĂ©, retenant Miette au milieu de la route. Dieu m’est tĂ©moin, continuat-il, que je n’envie et que je ne dĂ©teste personne. Mais, si nous triomphons, il faudra que je leur dise leur fait, Ă  ces beaux messieurs. C’est l’oncle Antoine qui en sait long lĂ -dessus. Tu verras Ă  notre retour. Nous vivrons tous libres et heureux. » Miette l’entraĂźna doucement. Ils se remirent Ă  marcher. Tu l’aimes bien, ta RĂ©publique, dit l’enfant en essayant de plaisanter. M’aimes-tu autant qu’elle? » Elle riait, mais il y avait quelque amertume au fond de son rire. Peut-ĂȘtre se disaitelle que SilvĂšre la quittait bien facilement pour courir les campagnes. Le jeune homme rĂ©pondit d’un ton grave Toi, tu es ma femme. Je t’ai donnĂ© tout mon la RĂ©publique, vois-tu, parce que je t’aime. Quand nous serons mariĂ©s, il nous faudra beaucoup de bonheur, et c’est pour une part de ce bonheur que je m’éloignerai demain matin
 Tu ne me conseilles pas de rester chez moi?— Oh! Non, s’écria vivement la jeune fille. Un homme doit ĂȘtre fort. C’est beau, le courage!
 Il faut me pardonner d’ĂȘtre jalouse. Je voudrais bien ĂȘtre aussi forte que m’aimerais encore davantage, n’est-ce pas? » Elle garda un instant le silence, puis elle ajouta avec une vivacitĂ© et une naĂŻvetĂ© charmantes Ah! Comme je t’embrasserai volontiers, quand tu reviendras. » Ce cri d’un coeur aimant et courageux toucha profondĂ©ment SilvĂšre. Il prit Miette entre ses bras et lui mit plusieurs baisers sur les joues. L’enfant se dĂ©fendit un peu en riant. Et elle avait des larmes d’émotion plein les des amoureux, la campagne continuait Ă  dormir dans l’immense paix du froid. Ils Ă©taient arrivĂ©s au milieu de la cĂŽte. LĂ , Ă  gauche, se trouvait un monticule assez Ă©levĂ©, au sommet duquel la lune blanchissait les ruines d’un moulin Ă  vent; la tour seule restait, tout Ă©croulĂ©e d’un le but que les jeunes gens avaient assignĂ© Ă  leur promenade. Depuis le faubourg, ils allaient devant eux, sans donner un seul coup d’oeil aux champs qu’ils il eut baisĂ© Miette sur les joues, SilvĂšre leva la tĂȘte. Il aperçut le moulin. Comme nous avons marchĂ©! S’écria-t-il. Voici le moulin. Il doit ĂȘtre prĂšs de neuf heures et demie, il faut rentrer. » Miette fit la moue. Marchons encore un peu, implorat-elle, quelques pas seulement, jusqu’à la petite traverse
 Vrai, rien que jusque-lĂ . » SilvĂšre la reprit Ă  la taille, en souriant. Ils se mirent de nouveau Ă  descendre la cĂŽte. Ils ne craignaient plus les regards des curieux; depuis les derniĂšres maisons, ils n’avaient pas rencontrĂ© Ăąme qui vive. Ils n’en restĂšrent pas moins enveloppĂ©s dans la grande pelisse. Cette pelisse, ce vĂȘtement commun, Ă©tait comme le nid naturel de leurs amours. Elle les avait cachĂ©s pendant tant de soirĂ©es heureuses! S’ils s’étaient promenĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte, ils se seraient crus tout petits et tout isolĂ©s dans la vaste campagne. Cela les rassurait, les grandissait, de ne former qu’un ĂȘtre. Ils regardaient, Ă  travers les plis de la pelisse, les champs qui s’étendaient aux deux bords de la route, sans Ă©prouver cet Ă©crasement que les larges horizons indiffĂ©rents font peser sur les tendresses humaines. Il leur semblait qu’ils avaient emportĂ© leur maison avec eux, jouissant de la campagne comme on en jouit par une fenĂȘtre, aimant ces solitudes calmes, ces nappes de lumiĂšre dormante, ces bouts de nature, vagues sous le linceul de l’hiver et de la nuit, cette vallĂ©e entiĂšre qui, en les charmant, n’était cependant pas assez forte pour se mettre entre leurs deux coeurs serrĂ©s l’un contre l’ ils avaient cessĂ© toute conversation suivie; ils ne parlaient plus des autres, ils ne parlaient mĂȘme plus d’eux-mĂȘmes; ils Ă©taient Ă  la seule minute prĂ©sente, Ă©changeant un serrement de mains, poussant une exclamation Ă  la vue d’un coin de paysage, prononçant de rares paroles, sans trop s’entendre, comme assoupis par la tiĂ©deur de leurs corps. SilvĂšre oubliait ses enthousiasmes rĂ©publicains; Miette ne songeait plus que son amoureux devait la quitter dans une heure, pour longtemps, pour toujours qu’aux jours ordinaires, lorsque aucun adieu ne troublait la paix de leurs rendez-vous, ils s’endormaient dans le ravissement de leurs allaient toujours. Ils arrivĂšrent bientĂŽt Ă  la petite traverse dont Miette avait parlĂ©, bout de ruelle qui s’enfonce dans la campagne, menant Ă  un village bĂąti au bord de la Viorne. Mais ils ne s’arrĂȘtĂšrent pas, ils continuĂšrent Ă  descendre en feignant de ne point voir ce sentier qu’ils s’étaient promis de ne point dĂ©passer. Ce fut seulement quelques minutes plus loin que SilvĂšre murmura Il doit ĂȘtre bien tard, tu vas te fatiguer.— Non, je te jure, je ne suis pas lasse, rĂ©pondit la jeune fille. Je marcherais bien comme cela pendant des lieues. » Puis elle ajouta d’une voix cĂąline Veux-tu? Nous allons descendre jusqu’aux prĂšs Sainte-Claire
 LĂ , ce sera fini pour tout de bon, nous rebrousserons chemin. »SilvĂšre, que la marche cadencĂ©e de l’enfant berçait, et qui sommeillait doucement, les yeux ouverts, ne fit aucune objection. Ils reprirent leur extase. Ils avançaient d’un pas ralenti, par crainte du moment oĂč il leur faudrait remonter la cĂŽte; tant qu’ils allaient devant eux, il leur semblait marcher Ă  l’éternitĂ© de cette Ă©treinte qui les liait l’un Ă  l’autre; le retour, c’était la sĂ©paration, l’adieu Ă  peu, la pente de la route devenait moins rapide. Le fond de la vallĂ©e est occupĂ© par des prairies qui s’étendent jusqu’à la Viorne, coulant Ă  l’autre bout, le long d’une suite de collines basses. Ces prairies, que des haies vives sĂ©parent du grand chemin, sont les prĂšs Sainte-Claire. Bah! S’écria SilvĂšre Ă  son tour, en apercevant les premiĂšres nappes d’herbe, nous irons bien jusqu’au pont. » Miette eut un frais Ă©clat de rire. Elle prit le jeune homme par le cou et l’embrassa l’endroit oĂč commencent les haies, la longue avenue d’arbres se terminait alors par deux ormes, deux colosses plus gigantesques encore que les autres. Les terrains s’étendent au ras de la route, nus, pareils Ă  une large bande de laine verte, jusqu’aux saules et aux bouleaux de la derniers ormes au pont, il y avait, d’ailleurs, Ă  peine trois cents mĂštres. Les amoureux mirent un bon quart d’heure pour franchir cette distance. Enfin, malgrĂ© toutes leurs lenteurs, ils se trouvĂšrent sur le pont. Ils s’ eux, la route de Nice montait le versant opposĂ© de la vallĂ©e; mais ils ne pouvaient en voir qu’un bout assez court, car elle fait un coude brusque, Ă  un demi-kilomĂštre du pont, et se perd entre des coteaux boisĂ©s. En se retournant, ils aperçurent l’autre bout de la route, celui qu’ils venaient de parcourir et qui va en ligne droite de Plassans Ă  la Viorne. Sous ce beau clair de lune d’hiver, on eĂ»t dit un long ruban d’argent que les rangĂ©es d’ormes bordaient de deux lisĂ©rĂ©s sombres. A droite et Ă  gauche, les terres labourĂ©es de la cĂŽte faisaient de larges mers grises et vagues, coupĂ©es par ce ruban, par cette route blanche et gelĂ©e, d’un Ă©clat mĂ©tallique. Tout en haut brillaient, au ras de l’horizon, pareilles Ă  des Ă©tincelles vives, quelques fenĂȘtres encore Ă©clairĂ©es du faubourg. Miette et SilvĂšre, pas Ă  pas, s’étaient Ă©loignĂ©s d’une grande lieue. Ils jetĂšrent un regard sur le chemin parcouru, frappĂ©s d’une muette admiration par cet immense amphithéùtre qui montait jusqu’au bord du ciel, et sur lequel des nappes de clartĂ©s bleuĂątres coulaient comme sur les degrĂ©s d’une cascade gĂ©ante. Ce dĂ©cor Ă©trange, cette apothĂ©ose colossale se dressait dans une immobilitĂ© et dans un silence de mort. Rien n’était d’une plus souveraine les jeunes gens, qui venaient de s’appuyer contre un parapet du pont, regardĂšrent Ă  leurs pieds. La Viorne, grossie par les pluies, passait au-dessous d’eux, avec des bruits sourds et continus. En amont et en aval, au milieu des tĂ©nĂšbres amassĂ©es dans les creux, ils distinguaient les lignes noires des arbres poussĂ©s sur les rives; çà et lĂ , un rayon de lune glissait, mettant sur l’eau une traĂźnĂ©e d’étain fondu qui luisait et s’agitait comme un reflet de jour sur les Ă©cailles d’une bĂȘte vivante. Ces lueurs couraient avec un charme mystĂ©rieux le long de la coulĂ©e grisĂątre du torrent, entre les fantĂŽmes vagues des feuillages. On eĂ»t dit une vallĂ©e enchantĂ©e, une merveilleuse retraite oĂč vivait d’une vie Ă©trange tout un peuple d’ombres et de amoureux connaissaient bien ce bout de riviĂšre; par les chaudes nuits de juillet, ils Ă©taient souvent descendus lĂ , pour trouver quelque fraĂźcheur; ils avaient passĂ© de longues heures, cachĂ©s dans les bouquets de saules, sur la rive droite, Ă  l’endroit oĂč les prĂšs Sainte-Claire dĂ©roulent leur tapis de gazon jusqu’au bord de l’eau. Ils se souvenaient des moindres plis de la rive; des pierres sur lesquelles il fallait sauter pour enjamber la Viorne, alors mince comme un fil; de certains trous d’herbe dans lesquels ils avaient rĂȘvĂ© leurs rĂȘves de tendresse. Aussi Miette, du haut du pont, contemplait elle d’un regard d’envie la rive droite du torrent. S’il faisait plus chaud, soupira-t-elle, nous pourrions descendre nous reposer un peu, avant de remonter la cĂŽte
 » Puis, aprĂšs un silence, les yeux toujours fixĂ©s sur les bords de la Viorne Regarde donc, SilvĂšre, reprit-elle, cette masse noire, lĂ  bas, avant l’écluse
 Te rappelles-tu?
 C’est la broussaille dans laquelle nous nous sommes assis, Ă  la FĂȘte-Dieu derniĂšre.— Oui, c’est la broussaille », rĂ©pondit SilvĂšre Ă  voix lĂ  qu’ils avaient osĂ© se baiser sur les joues. Ce souvenir que l’enfant venait d’évoquer leur causa Ă  tous deux une sensation dĂ©licieuse, Ă©motion dans laquelle se mĂȘlaient les joies de la veille et les espoirs du lendemain. Ils virent, comme Ă  la lueur d’un Ă©clair, les bonnes soirĂ©es qu’ils avaient vĂ©cues ensemble, surtout cette soirĂ©e de la FĂȘte-Dieu dont ils se rappelaient les moindres dĂ©tails, le grand ciel tiĂšde, le frais des saules de la Viorne, les mots caressants de leur causerie. Et, en mĂȘme temps, tandis que les choses du passĂ© leur remontaient au coeur avec une saveur douce, ils crurent pĂ©nĂ©trer l’inconnu de l’avenir, se voir au bras l’un de l’autre, ayant rĂ©alisĂ© leur rĂȘve et se promenant dans la vie comme ils venaient de le faire sur la grande route, chaudement couverts d’une mĂȘme le ravissement les reprit, les yeux sur les yeux, se souriant, perdus au milieu des muettes SilvĂšre leva la tĂȘte. Il se dĂ©barrassa des plis de la pelisse, il prĂȘta l’oreille. Miette, surprise, l’imita, sans comprendre pourquoi il se sĂ©parait d’elle d’un geste si un instant, des bruits confus venaient de derriĂšre les coteaux, au milieu desquels se perd la route de comme les cahots Ă©loignĂ©s d’un convoi de charrettes. La Viorne, d’ailleurs, couvrait de son grondement ces bruits encore indistincts. Mais peu Ă  peu ils s’accentuĂšrent, ils devinrent pareils aux piĂ©tinements d’une armĂ©e en marche. Puis on distingua, dans ce roulement continu et croissant, des brouhahas de foule, d’étranges souffles d’ouragan cadencĂ©s et rythmiques; on aurait dit les coups de foudre d’un orage qui s’avançait rapidement, troublant dĂ©jĂ  de son approche l’air endormi. SilvĂšre Ă©coutait, ne pouvant saisir ces voix de tempĂȘte que les coteaux empĂȘchaient d’arriver nettement jusqu’à lui. Et, tout Ă  coup, une masse noire apparut au coude de la route; la Marseillaise, chantĂ©e avec une furie vengeresse, Ă©clata, formidable. Ce sont eux! » s’écria SilvĂšre dans un Ă©lan de joie et d’ se mit Ă  courir, montant la cĂŽte, entraĂźnant Miette. Il y avait, Ă  gauche de la route, un talus plantĂ© de chĂȘnes verts, sur lequel il grimpa avec la jeune fille, pour ne pas ĂȘtre emportĂ©s tous deux par le flot hurlant de la ils furent sur le talus, dans l’ombre des broussailles, l’enfant, un peu pĂąle, regarda tristement ces hommes dont les chants lointains avaient suffi pour arracher SilvĂšre de ses bras. Il lui sembla que la bande entiĂšre venait se mettre entre elle et lui. Ils Ă©taient si heureux, quelques minutes auparavant, si Ă©troitement unis, si seuls, si perdus dans le grand silence et les clartĂ©s discrĂštes de la lune. Et maintenant SilvĂšre, la tĂȘte tournĂ©e, ne paraissant mĂȘme plus savoir qu’elle Ă©tait lĂ , n’avait de regards que pour ces inconnus qu’il appelait du nom de bande descendait avec un Ă©lan superbe, de plus terriblement grandiose que l’irruption de ces quelques milliers d’hommes dans la paix morte et glacĂ©e de l’horizon. La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s’épuiser; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix de cette tempĂȘte humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un Ă©clat assourdissant. La Marseillaise emplit le ciel, comme soufflĂ©e par des bouches gĂ©antes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, avec des sĂ©cheresses de cuivre, Ă  tous les coins de la vallĂ©e. Et la campagne endormie s’éveilla en sursaut; elle frissonna tout entiĂšre, ainsi qu’un tambour que frappent les baguettes; elle retentit jusqu’aux entrailles, rĂ©pĂ©tant par tous ses Ă©chos les notes ardentes du chant national. Alors ce ne fut plus seulement la bande qui chanta; des bouts de l’horizon, des rochers lointains, des piĂšces de terre labourĂ©es, des prairies, des bouquets d’arbres, des moindres broussailles, semblĂšrent sortir des voix humaines; le large amphithéùtre qui monte de la riviĂšre Ă  Plassans, la cascade gigantesque sur laquelle coulaient les bleuĂątres clartĂ©s de la lune, Ă©taient comme couverts par un peuple invisible et innombrable acclamant les insurgĂ©s; et, au fond des creux de la Viorne, le long des eaux rayĂ©es de mystĂ©rieux reflets d’étain fondu, il n’y avait pas un trou de tĂ©nĂšbres oĂč des hommes cachĂ©s ne parussent reprendre chaque refrain avec une colĂšre plus haute. La campagne, dans l’ébranlement de l’air et du sol, criait vengeance et libertĂ©. Tant que la petite armĂ©e descendit la cĂŽte, le rugissement populaire roula ainsi par ondes sonores traversĂ©es de brusques Ă©clats, secouant jusqu’aux pierres du blanc d’émotion, Ă©coutait et regardait insurgĂ©s qui marchaient en tĂȘte, traĂźnant derriĂšre eux cette longue coulĂ©e grouillante et mugissante, monstrueusement indistincte dans l’ombre, approchaient du pont Ă  pas rapides. Je croyais, murmura Miette, que vous ne deviez pas traverser Plassans?— On aura modifiĂ© le plan de campagne, rĂ©pondit SilvĂšre; nous devions, en effet, nous porter sur le chef-lieu par la route de Toulon, en prenant Ă  gauche de Plassans et d’OrchĂšres, Ils seront partis d’Alboise cet aprĂšs-midi et auront passĂ© aux Tulettes dans la soirĂ©e. » La tĂȘte de la colonne Ă©tait arrivĂ©e devant les jeunes rĂ©gnait, dans la petite armĂ©e, plus d’ordre qu’on n’en aurait pu attendre d’une bande d’hommes indisciplinĂ©s. Les contingents de chaque ville, de chaque bourg, formaient des bataillons distincts qui marchaient Ă  quelques pas les uns des autres. Ces bataillons paraissaient obĂ©ir Ă  des l’élan qui les prĂ©cipitait en ce moment sur la pente de la cĂŽte, en faisait une masse compacte, solide, d’une puissance invincible. Il pouvait y avoir lĂ  environ trois mille hommes unis et emportĂ©s d’un bloc par un vent de colĂšre. On distinguait mal, dans l’ombre que les hauts talus jetaient le long de la route, les dĂ©tails Ă©tranges de cette scĂšne. Mais, Ă  cinq ou six pas de la broussaille oĂč s’étaient abritĂ©s Miette et SilvĂšre, le talus de gauche s’abaissait pour laisser passer un petit chemin qui suivait la Viorne, et la lune, glissant par cette trouĂ©e, rayait la route d’une large bande lumineuse. Quand les premiers insurgĂ©s entrĂšrent dans ce rayon, ils se trouvĂšrent subitement Ă©clairĂ©s d’une clartĂ© dont les blancheurs aiguĂ«s dĂ©coupaient, avec une nettetĂ© singuliĂšre, les moindres arĂȘtes des visages et des costumes. A mesure que les contingents dĂ©filĂšrent, les jeunes gens les virent ainsi, en face d’eux, farouches, sans cesse renaissants, surgir brusquement des premiers hommes qui entrĂšrent dans la clartĂ©, Miette, d’un mouvement instinctif, se serra contre SilvĂšre, bien qu’elle se sentĂźt en sĂ»retĂ©, Ă  l’abri mĂȘme des passa le bras au cou du jeune homme, appuya la tĂȘte contre son Ă©paule. Le visage encadrĂ© par le capuchon de la pelisse, pĂąle, elle se tint debout, les yeux fixĂ©s sur ce carrĂ© de lumiĂšre que traversaient rapidement de si Ă©tranges faces, transfigurĂ©es par l’enthousiasme, la bouche ouverte et noire, toute pleine du cri vengeur de la qu’elle sentait frĂ©mir Ă  son cĂŽtĂ©, se pencha alors Ă  son oreille et lui nomma les divers contingents, Ă  mesure qu’ils se prĂ©sentaient.
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