RĂ©sumons l'affaire nous sommes en 1897 et Dieu est mort. Ce n'est pas rien. Pendant tout le XIXe siĂšcle, romanciers, poĂštes, philosophes ont travaillĂ© d'arrache-pied Ă inventer une nouvelle religion civile dĂ©livrĂ©e du dogme chrĂ©tien. Ils ont proposĂ© d'adorer l'Homme, le Beau ou encore la Raison, en vain. La science a pris le dessus, le hasard s'est imposĂ© comme loi. Depuis, tout n'est que non-sens et absurditĂ©. De ce combat, StĂ©phane MallarmĂ© fut un acteur peu connu. On l'imagine en poĂšte retirĂ© du monde, occupĂ© Ă sculpter ses abolis bibelots».En rĂ©alitĂ©, comme ses pairs, il n'a cessĂ© d'ĂȘtre blessĂ© par le dĂ©senchantement du monde. Lui aussi pense qu'il n'y a pas de sociĂ©tĂ© sans cĂ©rĂ©monies collectives et que la mission du poĂšte est d'offrir un culte capable de satisfaire l'esprit moderne», rĂ©sume Quentin Meillassoux. MallarmĂ© nourrissait un rĂȘve fou Ă©crire un livre, le Livre» supposĂ© combler Ă lui seul le besoin d'adoration de ses contemporains. Un cĂ©rĂ©monial rĂ©glĂ© avec une minutie maniaque devait en encadrer la lecture publique. StĂ©phane MallarmĂ© cCosta-leemage De Livre», pourtant, il n'y eut point. Car la poĂ©sie est Ă son tour gagnĂ©e par le dĂ©litement. En quelques annĂ©es, l'alexandrin, article de foi de la mĂ©trique française, est mis Ă mort par le vers libre». Comment la poĂ©sie pourrait-elle devenir un nouveau rite social si sa propre liturgie Ă©tait en train de se dĂ©faire? C'est alors qu'en 1897, deux avant sa mort, MallarmĂ© publie Un coup de dĂ©s jamais n'abolira le hasard». PoĂšme hors norme qui s'Ă©tale sur onze doubles pages, joue de toutes les variations typographiques taille, majuscules, italique - et rĂ©pand autour de la sentence principale un semis de propositions secondaires. Il y est question d'un MaĂźtre» dont le navire fait naufrage et qui, avant d'ĂȘtre avalĂ© par les flots, s'apprĂȘte Ă lancer les dĂ©s en un ultime dĂ©fi au Ciel dĂ©sertĂ©. AllĂ©gorie transparente de l'Ă©croulement de l'ordre d'hier et de l'avĂšnement de l'incertitude. Hallucination Ă©parse d'agonie», dit le poĂšte. Etait-ce lĂ le Livre» d'une nouvelle religion? Bien sĂ»r, il n'en fut rien. Pourtant, tout en s'imposant comme une oeuvre clĂ©, commentĂ©e par Sartre, Blanchot, Deleuze ou RanciĂšre, le Coup de dĂ©s» a nourri trĂšs vite un fantasme Ă©sotĂ©rique. Et si MallarmĂ© avait glissĂ© un code cachĂ©? Les notes prĂ©paratoires au Livre» ne dĂ©voilent-elles pas un fou de numĂ©rologie? Son rituel n'Ă©tait-il organisĂ© autour du 5, du 7, du 12...?La suite aprĂšs la publicitĂ© DĂ©jĂ , Igitur», rĂ©cit inachevĂ© Ă©crit trente ans plus tĂŽt et qui raconte lui aussi un lancer de dĂ©s, tournait autour du 12. Mais les divers dĂ©chiffrages tournĂšrent court et l'esprit postmoderne fut renforcĂ© dans sa croyance il n'y a pas de code, l'Art ne saurait remplacer Dieu et le poĂšme terminal de MallarmĂ© n'est qu'un sublime Ă©chec. Comme l'Ă©crit RanciĂšre MallarmĂ© n'est pas un auteur hermĂ©tique, c'est un auteur difficile.» C'est alors qu'arrive Quentin Meillassoux, l'un des philosophes les plus originaux et les plus brillants de la nouvelle gĂ©nĂ©ration. Avec AprĂšs la finitude», paru en 2006 et considĂ©rĂ© par le philosophe Slavoj Zizek comme l'ouvrage majeur de ces derniĂšres annĂ©es, il s'est engagĂ© dans un travail de longue haleine visant Ă fonder une nouvelle mĂ©taphysique - oui, rien que cela - autour de la notion de contingence». En rĂ©sumĂ© si Dieu est mort, tout devient alĂ©atoire et plus aucun Absolu ne s'impose Ă nous... sinon la contingence elle-mĂȘme. Et s'il faut prĂ©server la possibilitĂ© d'un Absolu, c'est que lui seul peut nous protĂ©ger du retour paradoxal des idoles. Avec fĂ©rocitĂ©, Meillassoux dĂ©sosse le relativisme contemporain qui, au prĂ©texte que Dieu n'existe plus, encourage chacun Ă croire Ă ce qu'il veut. En somme un traitement mĂ©taphysique de nos dĂ©sordres les plus actuels. Penseur de la contingence, Meillassoux ne pouvait qu'aller vers le poĂšte du hasard. Le dilemme de MallarmĂ© ressemble au sien comment prendre acte de la mort de l'alexandrin sans renoncer Ă la poĂ©sie mĂ©trique, sinon en poussant le vers libre jusqu'Ă sa forme absolue? Reste Ă savoir laquelle. Or un beau jour, pour s'amuser, Meillassoux se demande de combien de mots sont faits deux sonnets fameux de MallarmĂ©, A la nue accablante...» et Salut». Le premier en compte 70, le second 77. Hasard? Esquisse d'une logique? Et si le secret du Coup de dĂ©s» Ă©tait dans le nombre de mots du poĂšme tout entier? Et si dans sa forme autant que dans son contenu il inventait une nouvelle mĂ©trique, stricte comme l'alexandrin et alĂ©atoire comme le vers libre? C'est cette hypothĂšse que Meillassoux vĂ©rifie dans le Nombre et la SirĂšne», essai virtuose, Ă©crit d'une langue trĂšs Ă©lĂ©gante, et qu'il n'est nul besoin d'ĂȘtre spĂ©cialiste de MallarmĂ© pour suite aprĂšs la publicitĂ© Quentin MEILLASSOUX, ĂągĂ© de 43 ans, enseigne la philosophie Ă l'ENS de la rue d'Ulm. En dĂ©saccord avec le discours sur la fin de la mĂ©taphysique, nourri de l'ontologie mathĂ©matique d'Alain Badiou, il s'est fixĂ© pour tĂąche de construire son propre systĂšme philosophique "un rĂ©gime irreligieux du divin". cDR Comme pour une enquĂȘte policiĂšre, il scrute le poĂšme, accumule les indices. Sous le MaĂźtre» naufragĂ©, il dĂ©masque le MĂštre» français. Abandonnant les anciens calculs» l'alexandrin au cours d'une mĂ©morable crise » la crise du vers, le maĂźtre nourrit l'espoir d'un unique Nombre» le vers qu'est en train d'inventer MallarmĂ©. ExistĂąt-il? [...] Se chiffrĂąt-il ?», Ă©crit MallarmĂ© un chiffrage» est donc bien Ă l'oeuvre. Impossible de dĂ©tailler ici l'investigation. Disons seulement que le chiffre 7, symbole thĂ©ologique, s'impose vite comme suspect principal et que tout va se jouer dans la double page centrale du poĂšme, oĂč deux comme si» si Ă©tant la septiĂšme note de la gamme entourent une mĂ©ditation sur le gouffre le 0». D'oĂč le tiercĂ© gagnant de Meillassoux 7» Dieu, 0» le NĂ©ant, 7» le nouveau Dieu l'Art. Soit 707», qui est aussi le nombre de mots que compte le poĂšme. Un seul vers, donc, unique, mĂ©trĂ© et libre Ă la fois, profilĂ© comme un fuselage d'avion. Soixante ans plus tard, les ingĂ©nieurs de Boeing retombĂšrent sur le mĂȘme nombre lorsqu'ils voulurent chiffrer l'expĂ©rience moderne par excellence la traversĂ©e gĂ©omĂ©trique d'un ciel sans Dieu. Reste, une fois qu'on a cassé» le code, Ă comprendre le message. L'interprĂ©tation philosophico-politique qu'avance Meillassoux paraĂźtra tirĂ©e par les cheveux, mais elle s'inscrit dans la logique de ses travaux. Dans une trentaine d'annĂ©es, rappelle-t-il, on rejette en bloc les diverses tentatives du XIXe - de Lamartine Ă Hugo, de Saint-Simon Ă Zola, de Hegel Ă Marx - pour donner un nouveau sens Ă la vie. Le ProgrĂšs et la RĂ©volution sont de grands RĂ©cits morts» conduisant au crime totalitaire. S'il s'avĂ©rait qu'au moins l'une de ces figures du Grand SiĂšcle avait en rĂ©alitĂ© remportĂ© son pari - en l'occurrence MallarmĂ©, en produisant un vers entiĂšrement neuf -, c'est un peu de notre dĂ©sabusement» qui serait dĂ©menti. EbranlĂ©, sinon aboli, par un simple Coup de dĂ©s». Eric AeschimannLa suite aprĂšs la publicitĂ© Le Nombre et la SirĂšne,par Quentin Meillassoux,Fayard, 248 p., 19 euros. => A lire sur BibliObs la rĂ©action de Bertrand Marchal, responsable de l'Ă©dition des Oeuvres complĂštes» de MallarmĂ© dans la PlĂ©iade. => A vos agendas Le code secret de MallarmĂ© enfin dĂ©voilĂ©?», intervention de Quentin Meillassoux dans le cadre de la Semaine de la Pop Philosophie Ă Marseille, sera suivie d'un Ă©change avec Eric Aeschimann, le 18 octobre Ă 19h Centre de la Vieille CharitĂ©, Centre International de PoĂ©sie Marseille, 2 rue de la CharitĂ© - 13002 Marseille. Source "Le Nouvel Observateur" du 29 septembre 2011.
LavĂ©ritĂ© de Jesus. 5 dĂ©cembre 2018 - #231161. Si justement satan est celui quâon pense ennemi et contraire des loi de Dieu et de Jesus satan cause que injustices et dĂ©samour au peuple humain son mot preferĂ© est mensonge et veut avoir dans son royaume lâenfer toute lâhumanitĂ©. RĂ©pondre.
Il y a vingt ans, le 24 mars 1999, treize Ătats membres de lâOrganisation du traitĂ© de lâAtlantique nord (OTAN), dont les Ătats-Unis, la France et lâAllemagne, bombardaient la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale de Yougoslavie. Cette guerre dura soixante-dix-huit jours et se nourrit de bobards mĂ©diatiques destinĂ©s Ă aligner lâopinion des populations occidentales sur celle
Quand une croyance devient dangereuse ! Des milliards de personnes Ă travers le monde sont croyantes. Croire peut apporter le soutien dont certaines personnes ont besoin, mais si elles atterrissent dans un mauvais groupe, cela peut aussi leur coĂ»ter leur vie. Nous avons dĂ©couvert que certains groupes religieux constituent une grande menace pour leurs membres et ce, soit Ă cause de lâinfluence quâils exercent sur eux, soit parce quâils les poussent au meurtre et/ou au suicide. {{Ho-no-Hana/Yorokobi Kazoku no Wa}} Il sâagit dâune secte japonaise nĂ©o bouddhiste, fondĂ©e en 1987 par Hogen Fukunaga. Cet enseignant » affirme ĂȘtre capable de dĂ©terminer le passĂ© et le futur dâune personne en analysant ses pieds. Le groupe Ho-no-Hana/Yorokobi Kazoku no Wa compte 30. 000 membres rien quâau Japon. Dans le passĂ©, la hiĂ©rarchie de cette secte a dĂ©jĂ Ă©tĂ© accusĂ©e dâextorsion de fonds. De nombreux fidĂšles ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă des rituels de purification, pour la modique somme de 700 euros par sĂ©ance. Câest un peu cher pour une douche, vous ne trouvez pas ? {{La Scientologie}} LâEglise de Scientologie de L. Ron Hubbard compte des membres aux quatre coins du monde et certains dâentre eux sont trĂšs influents â Tom Cruise et John Travolta, par exemple. En Belgique, la Scientologie a dĂ©jĂ Ă©tĂ© poursuivie, entre autres, pour fraude, extorsion de fonds, exercice illĂ©gal de la mĂ©decine et violation de la vie privĂ©e. Toutefois, beaucoup dâautres sectes sont encore plus dangereuses. {{Tree of Life}} Tree of Life est une secte dâorigine russe, mais elle existe sous dâautres noms LâEglise du Corps du Christ, Church of the Covenant, Calvary Chapel partout dans le monde. Durant chaque cĂ©lĂ©bration, le Christ est saluĂ©. Cette secte est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant dangereuse, car la tĂ©lĂ©vision, la radio et mĂȘme la presse Ă©crite sont interdites aux fidĂšles. En outre, les jeunes partisans sont sĂ©parĂ©s de leurs parents et toute personne qui souhaite devenir membre, doit donner une contribution Ă©quivalente Ă un dixiĂšme de ses revenus. De nombreux fidĂšles sont dĂ©cĂ©dĂ©s, car ils nâĂ©taient pas autorisĂ©s Ă se rendre chez un mĂ©decin ou Ă lâhĂŽpital. Ils ont Ă©tĂ© pris en charge par les guĂ©risseurs de la secte, avec toutes les consĂ©quences que cela entraĂźne. {{Hare Krishna}} Cette religion a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1966, par Bhaktivedanta Swami Praphupada, Ă New York. Celui qui souhaite devenir membre doit renoncer Ă plusieurs ressources, au nom de la religion. Les fidĂšles peuvent Ă peine manger et dormir. Ils croient quâils seront rĂ©compensĂ©s dans lâau-delĂ oĂč, grĂące Ă la rĂ©incarnation, ils auront accĂšs au paradis. Le passĂ© dâHare Krishna est marquĂ© par plusieurs scandales. En 1990 â et dans les annĂ©es qui suivirent â de nombreuses affaires de maltraitance dâenfants ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es au grand jour. 95 personnes se sont soulevĂ©es contre lâorganisation. Bien dâautres victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles au sein de la secte pourraient encore se faire connaitre. En outre, Hare Krishna a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par une AmĂ©ricaine, qui affirme avoir subi un lavage de cerveau. {{La secte de Baghwan /Osho}} Bhaghwan Sri Rajneesh Ă©galement connu sous le nom de Osho a Ă©tĂ© diplĂŽmĂ© en 1966 et a ensuite fondĂ© un mouvement qui promeut le sexe, la libre expression des sentiments et la soif de pouvoir. Il a interprĂ©tĂ© lâart de la mĂ©ditation et la psychanalyse Ă sa maniĂšre, pour ensuite lâinculquer Ă ses partisans. Sa devise est Aime Dieu et fait ce que tu veux ». RĂ©sultat ? Sexe, viol et criminalitĂ© marquent le quotidien de ses fidĂšles. Bhaghwan est soupçonnĂ© dâavoir empoisonnĂ© des centaines de personnes avec des salmonelles, en 1984. Sa religion est largement rĂ©pandue dans le monde, avec plus de 200 centres de mĂ©diation. {{Children of God/Family of Love}} Children of God est un mouvement chrĂ©tien nĂ© en 1968, qui comporte 10. 000 membres Ă travers le monde. En 1977, Children of God est devenu Family of Love. Son fondateur, David Berg, alias MoĂŻse-David, affirmait avoir eu une vision prĂ©voyant â en rĂ©ponse au mouvement hippie â quâun nouveau type de sociĂ©tĂ© verrait le jour, Ă la tĂȘte duquel se trouverait lâex-prĂ©sident libyen Kadhafi. David Berg interprĂ©tait la Bible Ă sa façon et a fini par sâĂ©loigner totalement des religions chrĂ©tiennes Ă©tablies. Un exemple illustratif de cette dĂ©viation est le fait que la polygamie Ă©tait autorisĂ©e. Toute critique de lâorganisation Ă©tait interdite et le courrier Ă©tait contrĂŽlĂ©. {{La secte de Moon/LâEglise de lâUnification}} LâEglise de lâUnification a Ă©tĂ© mise sur pied par Sun Myung Moon et son Ă©pouse. Elle est connue pour ses mariages de masse. Moon lui-mĂȘme et ses partisans le considĂšrent comme celui qui exĂ©cutera lâĆuvre Ă©chouĂ©e » de JĂ©sus. Il pense quâil est Dieu- littĂ©ralement- et veut ĂȘtre traitĂ© comme tel. Les membres et les nouveaux arrivants doivent couper tout contact avec leurs amis et les membres de leur famille. Moon a Ă©tĂ© reconnu coupable de fraudes et est souvent critiquĂ© pour son influence sur le monde politique et mĂ©diatique. Il possĂšde notamment les mĂ©dias amĂ©ricains The Washington Times et lâagence de presse United Press International. {{Church of Euthanasia}} Cette religion affirme quâil y a trop de gens sur la planĂšte et invite donc ses membres Ă commettre des meurtres ou Ă se suicider. Chaque Homme en moins est une victoire. {{La famille Manson}} Le nom de Charles Manson vous dit-il quelque chose ? Oui, Bien sĂ»r. Câest celui du tueur en sĂ©rie qui a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă la prison Ă vie. Il a Ă©galement Ă©tĂ© Ă la tĂȘte de la secte Manson Family, fondĂ©e en 1976. Il a fortement Ă©tĂ© inspirĂ© par The White Album » des Beatles, car il pensait que câĂ©tait une Bible comportant des messages secrets. La chanson Helter Skelter Ă©voquait, selon lui, une guerre raciale qui allait bientĂŽt Ă©clater. Manson et ses disciples ont commis dâhorribles meurtres de personnes fortunĂ©es, dont celui de lâactrice Sharon Tate et ses amis, dans la nuit du 8 au 9 aoĂ»t 1969. {{ Aum Shinrikyo}} Cette secte/organisation terroriste a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1984 par Shoko Asahara. Les membres de ce groupe ont Ă©tĂ© accusĂ©s plusieurs fois de dĂ©tention de partisans contre leur grĂ©. Chaque membre devait faire un don Ă la communautĂ©. Des explosifs, armes biologiques et autres armes de guerre ont Ă©tĂ© trouvĂ©s au siĂšge de Aum Shinrikyo. La police nâa pas pu empĂȘcher leur attaque au gaz neurotoxique, dans le mĂ©tro de Tokyo en 1995. Câest depuis cette catastrophe que le groupe terroriste dĂ©tient une renommĂ©e mondiale. Il a Ă©tĂ© bombardĂ© Ă plusieurs reprises par les Etats-Unis, le Canada, lâUnion europĂ©enne ainsi que par dâautres pays. Par la suite, une quantitĂ© de gaz neurotoxique suffisante pour tuer 4 millions de personnes a Ă©tĂ© dĂ©couverte au sein de lâun de leurs bĂątiments. {{La porte du Paradis}} Les adeptes de cette secte croient aux ovnis et Ă la destruction imminente de la terre. Selon les leaders du groupe, Marshall Applewhite et Bonnie Nettles, la seule façon dâĂ©chapper Ă ce destin est de crĂ©er leur propre fin. Les fidĂšles avaient mĂȘme Ă©laborĂ© des vidĂ©os pĂ©dagogiques sur la façon dont il fallait sây prendre pour libĂ©rer son Ăąme de son corps. Un suicide collectif en a Ă©tĂ© la consĂ©quence. Lorsque la comĂšte Hale-Bopp a Ă©tĂ© aperçue dans le ciel en 1997, Applewhite y a vu le signe quâil attendait il Ă©tait convaincu quâil y avait un vaisseau spatial dissimulĂ© derriĂšre la comĂšte, prĂȘt Ă accueillir leurs Ăąmes afin de les sauver de la destruction de la terre. Il a alors ordonnĂ© Ă 38 adeptes de se suicider, ce quâils firent. {{ Branch Davidians}} Il sâagit dâun groupe religieux du Texas fondĂ© par David Koresh au dĂ©but des annĂ©es 1930. En 1993, lâATF le bureau fĂ©dĂ©ral de lâalcool, du tabac des armes Ă feu et des explosifs a reçu lâordre dâarrĂȘter le leader et quelques adeptes pour dĂ©tentions dâarmes illĂ©gales et dâexplosifs. Dans la tentative dâarrestation, quatre agents de lâATF et cinq membres de la secte ont Ă©tĂ© tuĂ©s, 16 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©s. Les Davidiens ont affirmĂ© que lâentiĂšre responsabilitĂ© de cette catastrophe revenait Ă lâATF, qui aurait tirĂ© sans raison. Selon eux, les quatre agents sont dĂ©cĂ©dĂ©s aprĂšs avoir Ă©tĂ© touchĂ©s par des tirs provenant dâun hĂ©licoptĂšre appartenant Ă lâATF. {{LâOrdre du Temple Solaire}} Cette secte fondĂ©e par le mĂ©decin belge Luc Jouret et Joseph Di Mambro, est connue principalement pour les suicides de masse qui ont eu lieu en France, au Canada et en Suisse entre 1994 et 1997. Le 5 octobre 1994, dans cette maison du village suisse Salvan, des membres de LâOrdre du Temple Solaire ont pĂ©ri dans un incendie. Quelques jours avant leur mort, dâautres partisans leur avait expliquĂ© quâun voyage jusquâĂ lâĂ©toile Sirius leur permettrait de dĂ©jouer la fin du monde. Pour cela, ils devaient mettre fin Ă leurs jours, ce quâils firent. Lâhistoire sâest reproduite dans la nuit du 15 au 16 dĂ©cembre 1995. 16 fidĂšles dont trois enfants se sont immolĂ©s par le feu, trouvant la mort dans une clairiĂšre du Vercors. Le 22 mars 1997, 5 autres personnes sont mortes dans lâincendie dâune maison du village quĂ©bĂ©cois Saint-Casimir. Trois adolescents ont toutefois Ă©tĂ© retrouvĂ©s vivants. AprĂšs le drame, ils ont racontĂ©s quâils avaient tentĂ© de convaincre leurs parents de renoncer au projet de suicide collectif, mais en vain. Ils ont alors tentĂ© de nĂ©gocier leur propre vie et sont parvenus Ă un compromis ils auraient la vie sauve si câest eux qui mettaient le feu Ă la maison. {{ Peopleâs Temple}} Le Temple du peuple est une secte fondĂ©e sur le marxisme, mise sur pied en 1953 par le rĂ©vĂ©rend Jim Jones. Le mouvement se disait dĂ©sireux dâaider les plus dĂ©munis, mais cette cause noble a Ă©tĂ© discrĂ©ditĂ©e lorsque Jones lui-mĂȘme a dĂ©robĂ© lâargent de ses disciples, a simulĂ© de faux miracles et a mis en place des parties de sodomie avec des hommes. Le groupe religieux est devenu macabrement cĂ©lĂšbre lorsque ses membres ont organisĂ© un suicide collectif et des assassinats, le 18 novembre 1978 en Guyane. Ce jour-lĂ , qui ne voulait pas mettre fin Ă ses jours en buvant du cyanure a Ă©tĂ© abattu. Le bilan est extrĂȘmement lourd puisquâau total, 914 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es. {{ Ku Klux Klan KKK}} Rares sont ceux qui nâont jamais entendu parler du Ku Klux Klan. Il sâagit du nom dâun certain nombre dâorganisations racistes secrĂštes, aux Etats-Unis, dont les premiĂšres datent de 1865 et les derniĂšres ont disparu en 1944. Les membres du KKK Ă©taient homophobes, antisĂ©mites et anti-chrĂ©tiens, mais les noirs Ă©taient les principales cibles de leur haine. A son apogĂ©e, le groupe comptait prĂšs de quatre millions de partisans. source Mise Ă jour lundi 15 juillet 2013 0930 Par Suzanne Gielis et traduit par Camille Terseleer LilloForceest de constater que ce toujours plus quâon nous rĂ©clame, se traduit par un toujours moins dans la vie du quotidien: moins de temps Ă passer avec sa famille, moins de culture, moins deTLFi AcadĂ©mie9e Ă©dition AcadĂ©mie8e Ă©dition AcadĂ©mie4e Ă©dition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 FOU1ou FOL, FOLLE, adj. et subst.[Rem. Fol. V. infra la rubrique Prononc. et Orth. La forme fol est employĂ©e, sans raison d'euphonie, dans le style archaĂŻsant ou p. plaisanterie.]I.â AdjectifA.â Qui prĂ©sente des troubles du comportement ou de l'esprit dĂ©notant ou semblant dĂ©noter une altĂ©ration pathologique des facultĂ©s mentales. Synon. aliĂ©nĂ©, dĂ©ment, dĂ©sĂ©quilibrĂ©; anton. sain, commencĂ© par vous dire que le capitaine Ă©tait fou, et que ses actes nous paraissaient nuls en bonne justice. â Qui vous le prouve, Mathieu? repris-je avec force Nodier, FĂ©e Miettes,1831, p. 97.Il n'Ă©tait venu Ă la pensĂ©e de personne que la fille de Kermelle fĂ»t folle. ExtĂ©rieurement elle Ă©tait comme tout le monde, sauf son mutisme presque absolu Renan, Souv. enf.,1883, p. 50.Les mĂ©decins constatĂšrent qu'il Ă©tait fou Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Auberge, 1886, p. 10861. Il ne me reconnaissait pas, il Ă©cumait, il avait des yeux de fou. Il est bien rĂ©ellement devenu fou », pensai-je avec terreur. Dans cet instant de dĂ©sarroi, d'un effort prodigieux, il rĂ©ussit Ă faire basculer l'Ă©chelle et Ă me prĂ©cipiter sur le sol. Abellio, Pacifiques,1946, p. 391.â Loc. adj.⊠Fou Ă lier, Ă enfermer. Cet excellent homme tenait M. Ribert pour fou, fou Ă lier. Entre nous, il croyait, avec M. Duvergier de Hauranne, que le romantisme est une maladie comme le somnambulisme ou l'Ă©pilepsie France, Vie fleur,1922, p. 375.⊠Fou furieux. Il est devenu fou furieux et actuellement, s'il n'est pas mort, il est enchaĂźnĂ© dans un cachot sur la paille Constant,Cahier rouge, 1830, p. 12.⊠Fou perdu. Il est fou! gĂ©mit la mairesse, fou perdu! Il ne vit plus que pour son nez, pis qu'un chien, le malheureux Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1437.â P. anal. Chien fou. Chien enragĂ©. Il suffit d'un farceur criant Au chien fou!... » ou bien Un bĆuf Ă©chappĂ©!... » et l'on court, on se bouscule, on s'effare A. Daudet, Tartarin Alpes,1885, p. 261.Rem. Constr. vieillie fou de + subst. dĂ©signant une partie du corps, siĂšge du trouble. Elle riait par Ă©clats nerveux, elle rĂȘvait avec mollesse, en femme folle du cĆur et de la tĂȘte Zola, Fortune Rougon, 1871, p. 47. Fou de corps, fou d'esprit, fou d'Ăąme, De cĆur, si l'on veut de cerveau Nouveau, Valentines, 1896, p. 200.B.â 1. [En parlant de pers.] Qui est dans un Ă©tat psychologique de trouble intense ou d'exaltation causĂ© par une forte Ă©motion ou un sentiment poussĂ© au paroxysme. Synon. bouleversĂ©, Ă©garĂ©, enthousiaste, hors de soi; anton. calme, de sang-froid, Absol. L'imagination agite si cruellement que la mort mĂȘme est un meilleur Ă©tat que de telles craintes. Mais non, je suis folle c'est la poste, votre nĂ©gligence. Je souffre bien StaĂ«l, Lettres L. de Narbonne,1793, p. 131.Il ... fouilla dans tous les coins, tous les meubles, tous les tiroirs, derriĂšre les murs, sanglotant, hurlant, Ă©perdu, fou Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 2062. Cette musique de boĂźte de nuit me fait toujours tant d'effet que c'est une honte, je ne peux pas du tout en juger raisonnablement ... les gens Ă©taient fous, applaudissaient, hurlaient! Dans la piĂšce oĂč je me cachais, un couple s'embrassait Ă©perdument, et je me laissais, pour la premiĂšre et derniĂšre fois, embrasser par mon patron. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 316.â [En parlant d'une partie du corps siĂšge d'une expression, d'un comportement] Rire fou. Delphine le serra par une Ă©treinte folle et l'embrassa vivement, mais sans passion. Vous m'avez sauvĂ©e! » Des larmes de joie coulĂšrent en abondance sur ses joues Balzac, Goriot,1835, p. 164.Il eut un sursaut terrible, regardant Daru sans le reconnaĂźtre avec des yeux fous et une expression si apeurĂ©e que l'instituteur fit un pas en arriĂšre Camus, Exil et Roy.,1957, p. 16193. Un tremblement agitait Ragu, ses yeux devenaient fous, tandis qu'il avançait toujours davantage sa mĂąchoire convulsĂ©e. Et, rageusement, il grogna, perdant tout respect, car il n'y avait plus lĂ qu'une femelle et qu'un mĂąle. Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 34.â Locutions⊠Ătre comme fou. J'Ă©tais comme fou; j'avais envie de rire et de pleurer. Les Parisiens criaient â Ah! Michel! Il est revenu, Michel! Hist. paysan,t. 2, 1870, p. 210.⊠Fou furieux. ExtrĂȘmement violent sous l'effet d'un accĂšs de colĂšre. C'est un brutal, que ses mauvaises habitudes peuvent rendre fou furieux quand on le contrarie AymĂ©, Quatre vĂ©ritĂ©s,1954, p. 207.V. aussi bleuir ex. 5.⊠Rendre qqn fou. Faire perdre Ă quelqu'un tout sang-froid ou toute patience. Ce sang-froid rendait Leuwen fou; s'il n'eĂ»t Ă©tĂ© retenu par l'idĂ©e de sa mĂšre, il eĂ»t dĂ©sertĂ© actuellement sur la grande route Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 56.Ce que je ne peux pas supporter, ce sont les imbĂ©ciles, les gens qui m'ennuient, ça me rend folle Proust, Sodome,1922, p. 870.b [Avec un compl. de dĂ©signant la cause du trouble] α [Le compl. dĂ©signe un affect] Fou de terreur, Morel, revenant de sa stupeur premiĂšre, ne doutant pas que ce ne fĂ»t un guet-apens ... dĂ©gringola quatre Ă quatre les quelques marches de la villa Proust, Sodome,1922p. 1082.Il est fou de joie... Il est content... Il grimpe sur son fauteuil Ă seize francs... Il acclame l'escadrille des catholiques trafiquants il sent monter en lui l'espoir PrĂ©vert, Paroles,1936, p. 1384. Grand capitaine Ă vingt ans [CondĂ©], fou d'orgueil aprĂšs ses quatre victoires, fou de colĂšre aprĂšs seize mois de prison, ivre de haine jusqu'au crime et Ă la trahison, il revient, lion matĂ© par le renard Mazarin, s'effondrer aux pieds du roi le plus roi qu'on ait jamais vu. Lemaitre, Contemp.,1885, p. Fou de douleur, de jalousie; fou d'amour, de bonheur. ÎČ Rare. [Le compl. subst. ou inf. dĂ©signe une circonstance] Elle est quasi folle de sa mort Balzac, MĂ©d. camp.,1833, p. 272.Elle [la passion nihiliste] tue, folle de sentir que ce monde est livrĂ© Ă la mort Camus, Homme rĂ©v.,1951, p. 352.Rem. On relĂšve qq. ex. de fou de peur + de + inf. La sueur au front, les pieds plus lourds, Courant toujours et fous de peur de voir toujours La lune en sang courir derriĂšre eux dans les branches! Samain, Chariot, 1900, p. 198. Je rentrais, fou de joie de vous voir, de retrouver la roulotte, d'embrasser maman Cocteau, Par. terr., 1938, I, 3, p. 201.2. [En parlant d'un trait psychol., d'un affect]a [Avec, selon les cont., une valeur morale dĂ©prĂ©c.] Qui dĂ©passe la mesure considĂ©rĂ©e comme convenable, par sa violence, son intensitĂ© ou le dĂ©sordre qu'il peut causer. Fol orgueil; dĂ©sir fou; ambition folle. Le systĂšme dĂ©mocratique favorise ses trois dĂ©fauts essentiels [de l'Arabe] une prĂ©tention folle, un goĂ»t effrĂ©nĂ© du bavardage, et un penchant innĂ© aux affaires louches, au tripotage Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 168.Ils substituent Ă l'humble et simple dĂ©sir humain leurs imaginations folles et terribles Mauriac, Journal,1940, p. 2125. Il connaissait l'entĂȘtement des vieillards, les folles passions des jeunes, les contraintes et les relĂąchements de la misĂšre. Les crimes, les dĂ©bauches, les dĂ©vouements, il les connaissait. QueffĂ©lec, Recteur,1944, p. Qui ne peut ĂȘtre contenu, maĂźtrisĂ©. GaietĂ© folle. Synon. irrĂ©pressible, attendit cinq minutes, dix minutes, un quart d'heure. Une terreur folle l'envahissait. Ils l'avaient tuĂ© sans doute, saisi, garrottĂ©, Ă©tranglĂ© Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Serre, 1883, p. 677.La prisonniĂšre, en proie Ă un vertige fou, comme si l'espace tout entier eĂ»t chavirĂ© sur elle Pergaud, De Goupil,1910, p. 195.Tant que j'avais cheminĂ©, j'avais une soif folle; Ă prĂ©sent ma soif Ă©tait disparue Arland, Ordre,1929, p. 535.Amour fou 6. La tentation fut plus forte que ses hĂ©sitations. â Ăcoute », fit-il brusquement, et il rougit comme un gamin. C'est idiot, mais j'ai une envie folle de prendre un bain... tout de suite, avant dĂźner... Est-ce possible? » â Parbleu! » s'Ă©cria Antoine, amusĂ©. Il eut l'absurde impression d'une petite revanche. Bain, douche, tout ce que tu voudras! ... Viens. » Martin du G., Thib.,ĂtĂ© 14, 1936, p. 145.⊠Fou- rire*. 3. [En parlant de pers.] Fou de qqc./qqna [Le compl. prĂ©p. dĂ©signe une chose] Qui a une passion, un goĂ»t excessif ou exclusif pour quelque chose. Synon. fĂ©ru, mordu, passionnĂ© de qqc..Les IbĂšres ... sont fous du chant et surtout de la danse. C'est, aprĂšs le penchant fou Ă l'amour, le trait le plus frappant de leur caractĂšre Stendhal, MĂ©m. touriste,t. 2, 1838, p. 34.Il Ă©tait amateur fou de la pĂȘche Miomandre, Ăcrit sur eau,1908, p. 114.Un vieux magistrat ami des miens, traducteur de comĂ©dies espagnoles, fou de l'Espagne Blanche, ModĂšles,1928, p. 667. ... [Nietzsche] aristocrate qui a su dire que l'aristocratie consiste Ă pratiquer la vertu sans se demander pourquoi, et qu'il faut douter d'un homme qui aurait besoin de raisons pour rester honnĂȘte, fou de droiture cette droiture devenue un instinct, une passion », serviteur obstinĂ© de cette Ă©quitĂ© suprĂȘme de la suprĂȘme intelligence qui a pour ennemi mortel le fanatisme », son propre pays, trente-trois ans aprĂšs sa mort, l'a Ă©rigĂ© en instituteur de mensonge et de violence... Camus, Homme rĂ©v.,1951, p. [Le compl. prĂ©p. dĂ©signe une pers.] Qui Ă©prouve de la passion pour quelqu'un. Ătre amoureux fou de qqn. Ce qui contribua surtout Ă rendre Rodolphe amoureux fou de Mademoiselle Mimi, ce furent ses mains Murger, ScĂšnes vie boh.,1851, p. 157.Elle est folle de sa patronne. Elle la chouchoute, elle la dorlote, elle coucherait sur sa carpette si on le lui permettait Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 998. â Gaillard du Gougier! vraiment! Joli parti, parlons-en! â Le plus beau garçon de la rĂ©gion! Toutes les filles Ă marier sont folles de lui. â Pourquoi de lui »? tu n'avais qu'Ă dire Toutes les filles Ă marier sont folles. » Enfin... c'est pour quand? â Ah! voilĂ ! ... â Je pensais bien qu'il y avait un Ah! voilĂ ! » Colette, Mais. Cl.,1922, p. Loc., vieilli⊠Folle de son corps. Qui se livre Ă la dĂ©bauche. Les Fillettes de Paimpol, comme dit la vieille chanson islandaise, sont un peu folles de leur corps, et ne rĂ©sistent guĂšre Ă un garçon aussi beau Loti, PĂȘch. Isl.,1886, p. 92.Cf. faire folie de son corps v. folie1B 1.⊠Fou de la croix. Qui est en proie Ă une exaltation mystique chrĂ©tienne. Il y a deux siĂšcles, Mademoiselle de PlĂ©meur, avec un cilice et folle de la Croix, eĂ»t marchĂ© sanglante sur les routes Montherl., Olymp.,1924, p. 286.C.â 1. [Avec, selon les cont., une valeur dĂ©prĂ©c. de condamnation ou de rejet]a Qui est dĂ©nuĂ© de bon sens, de prudence, qui va Ă l'encontre de ce qui serait raisonnable. Quasi-anton. raisonnable, sensĂ©. α Absol. Involontairement, contre la logique et la nĂ©cessitĂ© des choses, notre pensĂ©e se laisse aller Ă ce beau projet fou, d'une vie que l'on passerait Ă voyager ainsi, avec des personnes sympathiques, allant toujours et n'arrivant nulle part Goncourt, Journal,1864, p. 68.De tels avantages doivent donc engager les viticulteurs, non Ă se lancer dans de folles et chimĂ©riques entreprises mais Ă Ă©tudier le problĂšme posĂ©ment avant de passer aux rĂ©alisations qui s'imposent Levadoux, Vigne,1961, p. 113.Proverbe. Souvent femme varie, Bien fol est qui s'y fie 9. Ce jour mĂȘme, dans une rĂ©union publique de Belleville, oĂč il Ă©tait entrĂ©, Maurice entendit rĂ©clamer de nouveau l'attaque en masse. L'idĂ©e Ă©tait folle, il le savait, et son cĆur battit pourtant, devant cette obstination Ă vaincre. Quand tout est fini, ne reste-t-il pas Ă tenter le miracle? La nuit entiĂšre, il rĂȘva de prodiges. Zola, DĂ©bĂącle,1892, p. 578.â Locutions⊠[P. rĂ©f. Ă la aux Vierges folles. Personnages d'une parabole de l'Ăvangile Matthieu xxv, 1-13] L'une Ă©tait une vierge sage et l'autre Ă©tait une vierge folle. J'ai vu l'une mesurer l'huile de sa lampe, au dĂ©clin du jour, pour Ă©clairer sa tĂąche austĂšre. J'ai vu l'autre, en proie au fou rire, laisser sa torche s'Ă©teindre, et elle ne la remplaçait pas dans la nuit Jammes, MĂ©m.,t. 2, 1922, p. 225.P. ext. Femme lĂ©gĂšre. Au Quartier Latin, vers une heure cela devenait splendide; les courtisanes dĂ©faites, vautrĂ©es sur des genoux inconnus, les jupes relevĂ©es .... Des vierges folles chantaient; on dansait le cancan sur les places Gide, Corresp.[avec ValĂ©ry], 1891, p. 112.⊠Folle femme vieilli. Courtisane. C'Ă©taient les folles femmes surtout qui avaient la rĂ©putation de se farder Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 189.⊠Les annĂ©es folles. Les annĂ©es suivant l'armistice de 1918. Ces AnnĂ©es folles », que l'on appelait naĂŻvement l'aprĂšs-guerre et qui n'Ă©taient qu'un entracte » aux couleurs de Paul Morand, de Van Dongen et de RenĂ© Clair G. Guilleminault, Les AnnĂ©es folles,Paris, DenoĂ«l, 1956, p. 11.P. anal. PĂ©riode d'euphorie Ă©conomique et/ou culturelle. Il suffisait qu'une grande sociĂ©tĂ© industrielle annonçùt la crĂ©ation d'un dĂ©partement nuclĂ©aire, pour que le cours de ses actions fĂźt un bond en avant. Peu aprĂšs ces annĂ©es folles » de l'Ă©nergie atomique, les bĂ©nĂ©fices se sont transformĂ©s le plus souvent en pertes Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 109.⊠TĂȘte folle vieilli. Elle Ă©tait tĂȘte folle, et totalement ignorante des convenances et des usages. Et ses caprices reflĂ©taient ce dĂ©sĂ©quilibre Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 82.â En partic., DR., vieilli. Folle enchĂšre*. â SpĂ©cialement⊠[Qualifiant une proposition] Il est Ă©videmment fou d'entreprendre si l'on ne se fie d'abord Ă soi Alain, Propos,1921, p. 327.Le tragique de la vie, c'est d'aimer ce qui est Ă©phĂ©mĂšre. Il ne serait pas plus fou de s'attacher d'un cĆur dĂ©sespĂ©rĂ© Ă ce beau jour finissant qu'Ă une crĂ©ature Mauriac, Journal,1937, p. 112.⊠Emploi interjectif. â Folle! s'Ă©cria-t-elle tout Ă coup sans dire Ă qui elle destinait cette insulte Green, MoĂŻra,1950, p. 37.V. rem. 1 in fine. ÎČ [Constr. avec un compl. prĂ©p. de dĂ©signant une action] C'est bon, espĂšce de petite vierge ... tu rĂ©citeras un speech Ă mon ministre d'ami, il ne s'embĂȘtera pas Ă te regarder, sais-tu? Il est complĂštement fou de lĂącher ici de pareilles choses! MlleSergent me tuera! Colette, Cl. Ă©cole,1900, p. 260.Il se rĂ©pĂ©tait qu'un Jean Cazenave n'est pas mariable. Les Cazenave Ă©taient fous de prendre au tragique cette farce Mauriac, Baiser LĂ©preux,1922, p. 160.b Qui s'Ă©carte de ce qui est considĂ©rĂ© comme convenable dans les normes sociales dominantes. Anton. bon, fuite de Mary et de Jane avait donnĂ© mauvaise rĂ©putation aux demoiselles de Skinner Street, et les directrices d'Ă©cole se mĂ©fiaient de cet Ă©levage. De loin elle admirait, avec un peu d'envie et de tristesse, la vie folle et romanesque, dangereuse aussi, mais variĂ©e, de ses sĆurs Maurois, Ariel,1923, p. 220.Il arrivait mĂȘme que des visites maladroites lui donnassent des rĂ©flexes fous. Ainsi gifla-t-il la vicomtesse. Ainsi s'Ă©loigna-t-il des codes Cocteau, Fin Potomak,1940, p. 53.â En partic., dans le domaine de la philos. premiers poĂ«tes ou les premiers auteurs rendaient sages les hommes fous. Les auteurs modernes cherchent Ă rendre fous les hommes sages Joubert, PensĂ©es, t. 1, 1824, p. 437.â P. ext. Bizarre, extravagant. Quasi-synon. dingue fam..Il est fou et loufoque, dĂ©clare Marthereau, qui a coutume de renforcer l'expression de sa pensĂ©e par l'emploi simultanĂ© de deux synonymes Barbusse, Feu,1916, p. 16.2. [Sans valeur dĂ©prĂ©c. de rejet ou de condamnation]a Qui, affranchi des convenances ou des normes de comportement habituel, se laisse aller Ă la gaietĂ©, Ă l'insouciance, Ă l'exubĂ©rance. Synon. fantasque, folĂątre; anton. moments de joie et d'amitiĂ© vive et folle que l'on trouve ... chez les jeunes filles d'ailleurs les plus retenues Stendhal, Prom. ds Rome,t. 1, 1829, pp. 175-176.Dieu me garde de parler seulement le langage du bon sens en bien comme en mal, il convient d'ĂȘtre un peu fou Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 132.⊠CĆur fou. On se laisse griser. La sĂšve est du champagne et vous monte Ă la tĂȘte... On divague; on se sent aux lĂšvres un baiser Qui palpite lĂ , comme une petite bĂȘte... Le cĆur fou robinsonne Ă travers les romans Rimbaud, PoĂ©s.,1871, p. 72.â [En parlant d'un moment de jeu, d'une mus.] Synon. me prĂ©cipite au dehors au milieu d'une folle partie de loup en criant Je joue! » comme je crierais Au feu! » Colette, Cl. Ă©cole,1900, p. 52.Je laisse le rondeau final [du quatuor en rĂ©] d'un entrain fou, qui exploite indĂ©finiment une ritournelle de quelques notes GhĂ©on, Prom. Mozart,1932, p. 122.⊠P. anal. Les roulades des oiseaux, la nage folle des poissons sortant de leur lĂ©thargie de l'hiver Goncourt, Journal,1889, p. 962.b LittĂ©r. [En parlant d'une chose] Qui porte Ă la gaietĂ©, Ă l'insouciance. Les longues nuits demain remplaceront, lugubres, Les limpides matins, les matins frais et fous, Pleins de papillons blancs chavirant dans les choux Samain, Chariot,1900, p. 126.Ce lilas, derriĂšre les grilles D'un petit jardin triste et doux, Donne un parfum plus fort, plus fou Que ne font toutes les vanilles Noailles, Ăblouiss.,1907, p. 338.3. En partic., dans le domaine artistique ou de la s'Ă©carte, s'affranchit des rĂšgles esthĂ©tiques en particulier, classiques ou de bon goĂ»t dominantes. Anton. trĂšs joli des chapeaux fous, des cheveux trop dorĂ©s, des bagues Colette, Cl. Paris,1901, p. 238.L'Ă©glise de San Francisco, avec ... son portail fou, ses moulures extravagantes Morand, Air indien,1932, p. 189.Qui les aime plus que moi, ces façades convulsionnaires de Borromini, et la folle chapelle de la Sapienzia? Green, Journal,1935, p. 1710. La Fontaine est un auteur Ă conseiller, en ces temps d'alittĂ©rature, plus fou et plus libre qu'aucun de vous, brisant le vers et en jouant avec tant de grĂące dans sa folie qu'il n'y paraĂźt pas. Mauriac, MĂ©m. intĂ©r.,1959, p. Qui Ă©chappe Ă la raison. Synon. absurde, irrationnel; anton. raisonnable, historiens distinguĂ©s lui doivent [Ă Jeanne d'Arc] d'avoir fait des chapitres bien systĂ©matiques ou un peu fous Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1863-69, p. 418.L'idĂ©e qu'il y a quelque mystĂšre cachĂ© Ă l'intĂ©rieur des choses est une idĂ©e folle, mais naturelle Alain, Propos,1933, p. 1117.Dans un monde aussi incohĂ©rent, l'existence de Dieu ne serait pas une chose plus folle que la non-existence de Dieu Duhamel, DĂ©sert BiĂšvres,1937, p. 25011. C'est lĂ [Ă Marseille] que je mesurai la distance entre le jeune homme fou de poĂ©sie qui me rendait visite ... et le fou chantant qui chantait seul et n'avait de fou que la folle sagesse des poĂštes. Cocteau, Foyer artistes,1947, p. 150.â En partic., MYSTIQUE CHRĂT. V. folie E n'a-t-il pas rendu folle la sagesse de ce monde? car puisque le monde n'a pas su, par la sagesse, connaĂźtre Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu Ă Dieu de sauver ceux qui croient par la folie de la prĂ©dication Gilson, Espr. philos. mĂ©diĂ©v.,1931, p. 23.Si la croix est la vĂ©ritĂ©, la vĂ©ritĂ© est folle Mauriac, Journal,1940, p. 274.E.â P. anal. [GĂ©n. en fonction d'Ă©pithĂšte postnominal; qualifiant un subst. dĂ©signant une rĂ©alitĂ© concr.]1. [Qualifiant un subst. dĂ©signant un objet naturel] Qui va en tout sens en donnant l'apparence du dĂ©sordre. Cheveux fous. Les belles flammes folles dans la cheminĂ©e avaient l'air de se mourir Loti, Rom. enf.,1890, p. 9.Je regardais aller et venir les doigts de Marguerite et aussi l'ombre que projetait, sur sa joue, une mĂšche folle qui boucle devant son oreille Duhamel, Confess. min.,1920, p. 154.Cf. aussi arbrisseau ex. 2.â SpĂ©cialement⊠Folle-avoine cf. avoine A 1 synt.. ⊠Folle-farine. Partie la plus fine de la farine qui s'envole au moindre souffle. Il est bon de ne laisser entre le faux fond et le fond vĂ©ritable [de la cuve Ă filtrer] qu'une distance trĂšs faible ... sinon on risque d'y accumuler une grande quantitĂ© de boue et de folle farine Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 259.⊠Herbes folles. Herbe qui croĂźt en abondance et au hasard. Les betteraves aux hautes fanes et l'herbe folle des champs incultes trempaient les jambes jusqu'aux genoux DorgelĂšs, Croix de bois,1919, p. 41.⊠Brise folle, vent fou. Brise, vent qui change sans cesse de direction. Il y avait encore trop de vent, surtout des vents fous, tantĂŽt d'un cĂŽtĂ©, tantĂŽt de l'autre Giono, Que ma joie demeure,1935, p. 275.2. [Qualifiant un subst. dĂ©signant un objet artificiel] Dont le mouvement n'est plus contrĂŽlĂ©. Voiture folle. Quasi-synon. par le sommeil, il le sentait, ce cerveau, pareil Ă un moteur fou, tourner, tourner dans sa tĂȘte Martin du G., Thib.,Mort pĂšre, 1929, p. 1307.Sur une route, pour Ă©viter un camion fou », un jeune mĂ©decin se voit obligĂ© de freiner brutalement. Sa voiture dĂ©rape, fait plusieurs tonneaux et s'Ă©crase J. Gauthier, ĂĂ s'est passĂ© un dimancheds Le Canard enchaĂźnĂ©, 27 sept., 1967, p. 4.⊠P. anal. Patte folle. Jambe dont on ne domine pas tous les mouvements. Avec ma patte folle, dis-je, je ne suis pas suspect. Je partirai en avant, en Ă©claireur Abellio, Pacifiques,1946, p. 369.â SpĂ©cialement⊠[Qualifiant un Ă©lĂ©ment mobile d'un dispositif technique] Qui est indĂ©pendant de l'arbre qui le porte et sur lequel il tourne. Toute accĂ©lĂ©ration du mouvement [d'un cĂąble] a ... pour consĂ©quence une modification simultanĂ©e de la vitesse de rotation de la molette, poulie folle ... sur laquelle passe le cĂąble avant de s'engager dans le puits Haton de La GoupilliĂšre, Exploitation mines,1905, p. 1023.Le principe du damper » [amortisseur placĂ© au bout du vilbrequin] est simple un ou deux plateaux sont montĂ©s fous sur le vilebrequin et arrĂȘtĂ©s par des Ă©paulements Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 52.⊠Balance folle. Balance dont le flĂ©au ne se stabilise pas au point d'Ă©quilibre. Dira-t-on que l'introduction d'une quantitĂ© infiniment petite peut quelquefois suffire Ă rompre l'Ă©quilibre comme il arrive dans le cas de la balance folle? Boutroux, Contingence,1874, p. 55.Aiguille, boussole folle. F.â [Fou sert Ă indiquer une grande quantitĂ© ou le haut degrĂ©] Quasi-synon. considĂ©rable, [En position d'Ă©pithĂšte postnominal d'un subst. prĂ©cĂ©dĂ© d'un art. indĂ©f.] Avoir un travail, un succĂšs fou; gagner un argent fou; des prix fous; une vitesse folle. Il ... lance, du bout de son pied, un ballon Ă des hauteurs folles Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 64.Il dit ... que c'est d'une gravitĂ© folle... qu'il faut prendre des mesures, toute affaire cessante... qu'il faut peut-ĂȘtre envisager d'urgence le dĂ©placement de son quartier gĂ©nĂ©ral Romains, Verdun,1938, p. 193.Ils sont couchĂ©s depuis longtemps .... Depuis un temps fou, depuis des heures » Butor, Passage Milan,1954, p. 22312. ... il fait soleil. Il fait mĂȘme un soleil fou. Il vient de tous les coins du ciel Ă la fois Ă travers les dĂ©chirures des nuĂ©es. Il balaie tout le paysage comme un faisceau de phare, comme un phare tournant Ă cent faisceaux. Giono, NoĂ©,1947, p. a C'est fou + prop. fou ce que nous avons pu boire, Modigliani et moi, et quand j'y pense, j'en suis Ă©pouvantĂ© Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 199. C'est fou comme vous pouvez prendre les choses au sĂ©rieux! On dirait que vous jouez votre tĂȘte! » Beauvoir, Mandarins,1954, p. 521.b C'est fou + subst. suivi d'une fou tout le bien qu'ils pensent de vous Beauvoir, Mandarins,1954p. 324.Tout le monde disait du bien de son livre, c'Ă©tait fou le courrier qu'il avait reçu Beauvoir, Mandarins,1954p. 99.Rem. Lorsque le subst. est au plur. ou est un subst. collectif, la constr. ci-dessus implique une idĂ©e de grande gĂ©n. 1. Fou est frĂ©q. employĂ© dans des Ă©noncĂ©s ayant une valeur insultante; cet emploi amalgame les diverses accept. distinguĂ©es ci-dessus le dĂ©rĂšglement pathologique, le manque de bon sens, la transgression des normes habituelles de comportement. Dans cet emploi, fou a de nombreux quasi-synon. pop. ou fam. dĂ©rangĂ©, dĂ©traquĂ©, fatiguĂ©, malade; braque, cinglĂ©, dingo, dingue, fada, louf, loufoque, louftingue, maboul, marteau, piquĂ©, siphonnĂ©, sonnĂ©, tordu. 2. La docum. atteste les loc. adj. figĂ©es. a Fam. pas fou, pas si fou. [GĂ©n. employĂ© en appos. qualificative du suj.] Quasi-synon. pas con, pas si con, plus malin. Ils ne se mouillaient pas eux-mĂȘmes. Pas si fous. [Ils chargeaient leurs femmes de saigner au rasoir les filles rebelles] Le Breton, Rififi, 1953, p. 129. Quelques mĂŽmes du coin, pas fous, commençaient dĂ©jĂ Ă dĂ©monter les petites piĂšces Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 175. Pas folle, la guĂȘpe v. ce mot B. b Tout fou. TrĂšs exubĂ©rant et/ou Ă©tourdi cf. ClĂ©ment ds rem. 2 in fine. P. anal. [Le garde] Entrez donc, Monsieur, le temps est tout fou » La Varende, Contes fervents, Gde Chue, 1948, p. 106.II.â SubstantifA.â1. Personne qui prĂ©sente des troubles du comportement ou de l'esprit dĂ©notant ou semblant dĂ©noter une altĂ©ration pathologique de ses facultĂ©s mentales. Un fou dangereux, mĂ©chant, inoffensif. Le jeter Ă BicĂȘtre. Le plonger dans des bains d'eau de glace, des bains mortels; le tenir lĂ enfermĂ© avec des fous, pour le rendre fou Goncourt, Journal,1864, p. 82.Ne perdez pas de vue ce fou, la tĂȘte surmontĂ©e d'un vase de nuit, qui pousse, devant lui, la main armĂ©e d'un bĂąton, celui que vous auriez de la peine Ă reconnaĂźtre LautrĂ©am., Chants Maldoror,1869, p. 355.Va-t'en de toi-mĂȘme chez les fous, mon garçon, que je me dis. Chez les fous, chacun joue son guignol, ni vu ni connu, je t'embrouille, tu auras tes aises... Un fou, Ă mon avis, c'est un homme qui sort de sa maison, ferme la porte derriĂšre lui et jette la clĂ© dans la citerne Bernanos, M. Ouine,1943, p. 152113. ... il y a, au fond de l'impasse, ... une masure habitĂ©e par une folle, et toutes les nuits elle crie, elle crie terriblement. Si vous avez jamais subi une scĂšne, si vous en avez jamais fait une, alors peut-ĂȘtre connaissez-vous ce paroxysme de colĂšre, de rage qui fait hurler, casser les objets, peut-ĂȘtre avez-vous mĂȘme senti le crime voltiger autour de vous... C'est ainsi que se comporte Ă longueur de jours et de nuits ma voisine, la folle .... La lĂ©gende veut qu'elle soit devenue folle parce qu'il lui a plongĂ© la tĂȘte dans un seau d'eau glacĂ©e pendant qu'elle Ă©tait enceinte. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 277.â Au fou! [Cri pour avertir du danger que peut reprĂ©senter un fou] AttaquĂ©s, qu'il dit... Au fou... LĂąchez les chiens! DorgelĂšs, Croix de bois,1919, p. 10.â Locutions⊠Fou furieux. Il s'Ă©lança avec une rage de fou furieux, Ă©treignit sa servante Ă la gorge et la jeta contre le mur Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Petit, 1883, p. 391.⊠Fou perdu. Devant moi, une folle perdue, avec trois plumes droites au chapeau comme sur les armes du prince de Galles, titube toute seule Morand, Londres,1933, p. 92.2. En partic. [Le concept de fou correspond Ă une dĂ©f. scientifique et/ou institutionnelle de la folie]a PSYCH., MĂD. Asile, loges, maisons de fous. Il regardait les vastes bĂątiments de l'asile, les ailes des diffĂ©rents quartiers, sĂ©parĂ©s par des jardins, celui des hommes et celui des femmes, ceux des fous tranquilles et des fous furieux Zola, Dr Pascal,1893, p. 69.Le besoin de la preuve, de l'assentiment collectif sont des composantes Ă©lĂ©mentaires de la pensĂ©e ils manquent totalement chez certains fous, et sont oblitĂ©rĂ©s chez toutes les pensĂ©es de nature schizoĂŻde Mounier, TraitĂ© caract.,1946, p. 66314. Dans les familles qui ont produit des nĂ©vrosĂ©s, des individus Ă©tranges, trop sensibles, on voit apparaĂźtre des fous et des faibles d'esprit. Cependant les maladies mentales se montrent aussi dans des familles qui en Ă©taient jusqu'alors indemnes. Il y a certainement dans la production de la folie d'autres facteurs que les facteurs hĂ©rĂ©ditaires. Carrel, L'Homme,1935, p. L'emploi de fou tend Ă disparaĂźtre dans le domaine psych. et jur. contemporain Ă cause du caractĂšre trop gĂ©n. et des connotations pĂ©j. de ce terme. Fou est remplacĂ© par aliĂ©nĂ©, malade [Dans les approches contemporaines remettant en cause les dĂ©f. mĂ©d. de la folie] L'Ă©tiquette de fou » dont l'enfant psychotique se sait affublĂ©, lui ĂŽte son identitĂ© et frappe en quelque sorte d'irresponsabilitĂ© ses gestes et sa parole M. Mannoni, Le Psychiatre, son fou », et la psychanalyse, Paris, Ăd. du Seuil, 1970, p. 4015. Le fou nous rappelle que quelque chose ne va pas dans la rationalitĂ© dominante, que derriĂšre la façade se cache une autre rĂ©alitĂ©; implicitement, il conteste nos certitudes et dit des choses inopportunes et scandaleuses que nous ne voulons pas Ă©couter. De tout temps, Ă©crit Freud, ceux qui avaient quelque chose Ă dire et ne pouvaient le dire sans danger aimĂšrent Ă prendre l'habitude de se coiffer du bonnet de fou. » R. Jaccard, La Folie,Paris, 1979, p. SpĂ©c. [En fonction de dĂ©term.]a Subst. dĂ©signant une partie du corps, un comportement + de avait des yeux de folle, oĂč se lisait la mortelle douleur de son dernier orgueil, sa virginitĂ© violentĂ©e Zola, Argent,1891, p. 401.Avec un grand geste de fou, il m'envoie une bourrade sur l'Ă©paule Barbusse, Feu,1916, p. 58.⊠Vieilli. [DĂ©terminant un subst. abstr.; avec une idĂ©e de haut degrĂ©] Victorin ... descendit l'escalier avec une rapiditĂ© de fou Balzac, Cous. Bette,1846, p. 367.Rem. Dans cet emploi, le syntagme de fou est gĂ©n. Ă©quivalent Ă l'adj. fou. V. fou A, B ou F selon les contextes.â Loc., fam.⊠Maison de fous. Maison, lieu oĂč rĂšgne un grand dĂ©sordre, oĂč les personnes se comportent bizarrement. Mais oui, mon bon monsieur, je quitte votre maison de fous... vos haricots rouges commençaient Ă m'Ă©cĆurer... et le parfum des chaussettes de vos enfants, ces petites bĂȘtes puantes H. Bazin, VipĂšre,1948, p. 75.P. anal. Nous donnons au monde le spectacle d'une nation de fous. Ceux qui rĂ©clament l'Ă©gale justice pour tous sont couramment traitĂ©s de vendus et de traĂźtres. Des insurgĂ©s en retraite s'agenouillent devant les conseils de guerre Clemenceau, IniquitĂ©,1899, p. 70.⊠Histoire de fous. Histoire drĂŽle, dont le comique est produit par l'absurditĂ© des propos ou des actes de anal. Toute l'histoire du monde, dans ces derniĂšres annĂ©es, est une histoire de fous. La grande guerre est une histoire de fous Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 152.b Verbe dĂ©signant un comportement, une activitĂ© + comme un m'enfuis. Je m'Ă©chappai dans le parc. J'allais comme une folle; ma derniĂšre chance de salut venait de m'ĂȘtre ravie SouliĂ©, MĂ©m. diable,t. 1, 1837, p. 350.Il est arrivĂ© comme un fou, en roulant des yeux terribles, il m'a dit que j'Ă©tais un traĂźtre et puis ils ont commencĂ© Ă parler en espagnol Bourdet, Sexe faible,1931, 1, p. 298.â [Avec une idĂ©e de haut degrĂ©] Synon. extrĂȘmement, comme un fou. Aimer comme un fou. Synon. Ă la je vous aime comme un fou. â Eh bien, mon ami, il fallait m'aimer un peu moins ou me comprendre un peu mieux Dumas fils, Dame Cam.,1848, p. 164.Rem. Dans cet emploi, le syntagme comme un fou est gĂ©n. Ă©quivalent Ă l'adv. follement.â Rare, vieilli. En ne sais rien de vos crimes, sinon que vous mettez votre cravate en fou, ce qui m'est bien Ă©gal Sand, Corresp.,t. 4, 1861, p. 249.B.â1. Personne dont la conduite ou le comportement s'Ă©carte de ce qui serait raisonnable aux regards des normes sociales dominantes ou propres Ă l'idĂ©ologie du locuteur, ce qui est considĂ©rĂ© comme l'expression d'un dĂ©rĂšglement de l'esprit et/ou d'un manque de sens moral, de bon sens ou de prudence. Car s'il [un spĂ©culateur] n'en Ă©tait pas informĂ© [de certaines circonstances], s'il ne les apprĂ©ciait pas, il ne serait point un spĂ©culateur, mais un fou semant au hasard son crĂ©dit et ses capitaux Boyard, Bourse et spĂ©cul.,1853, p. 166.Les Leroy ne sont pas des fous. S'ils vendent Ă perte depuis plusieurs sĂ©ances, ils ont leurs raisons Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 10616. Je radote... C'est toi qui radotes ...; pour tout le reste tu parais avoir assez de bon sens, mais sur le chapitre du mariage tu es un vĂ©ritable fou. â Bon, maintenant c'est moi qui suis le fou et David Sichel l'homme raisonnable. Quelle diable d'idĂ©e possĂšde le vieux rebbe de vouloir marier tout le monde? â N'est-ce pas la destination de l'homme et de la femme? Est-ce que Dieu n'a pas dit dĂšs le commencement Allez, croissez et multipliez »? Est-ce que ce n'est pas une folie que de vouloir aller contre Dieu, de vouloir vivre... Ami Fritz,1864, p. 32.â Locutions⊠Jeune fou. Jeune homme turbulent ou tĂ©mĂ©raire. Avec quelques jeunes fous de sa sorte, riches et casse-cou, il rivalisa de tĂ©mĂ©ritĂ© dans des courses en auto, absurdes et forcenĂ©es, de vraies courses Ă la mort Rolland, Nouv. journĂ©e, 1912, p. 1531.Il n'est jamais venu Ă l'esprit du vieil histrion qu'il faut ... beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple hĂ©roĂŻque Bernanos, Enf. humil.,1948, p. 77.⊠Vieux fou. Homme ĂągĂ© excentrique, au comportement bizarre. Les vieilles folles du cercle, apeurĂ©es et sanglotantes. Une grosse, bien fardĂ©e, blafarde, qui se grattait les cuisses, avait voulu gentiment lier conversation avec elle Aragon, Beaux quart.,1936, p. 469.Tout Ă coup, un tonnerre de ferraille le faisait sursauter c'Ă©tait un vieux fou du voisinage, un hobereau ruinĂ© qui caracolait sur une haridelle et pointait sa lance rouillĂ©e contre un moulin Sartre, Mots,1964, p. 169.⊠P. exagĂ©r. Affranchie des fous furieux du Parlement, la marine retombe sous le particularisme de ses bureaux Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 70.Madame Thomajean est une harpie, une mauvaise mĂšre, une vieille horreur, une folle dangereuse, une simulatrice, une criminelle Colette, Pays connu,1949, p. 54.â SpĂ©cialementa [Empl. comme appellatif ou interj.] De loin, des hommes Ă l'Ăąme basse injuriaient le RĂ©publicain â Eh! le fou... Anarchiste! Hamp, Champagne,1909, p. 128.La folle! la cochonne! rĂ©pĂ©tait-il en se dĂ©shabillant, si haut que ses injures traversaient la cloison H. Bazin, VipĂšre,1948, p. 64.b [Emploi qualificatif antĂ©posĂ©] Ce fou de Descartes s'imaginait que la philosophie avait besoin d'une base inĂ©branlable, d'un aliquid inconcussum sur lequel on pĂ»t asseoir l'Ă©difice de la science, et il avait la bonhomie de le chercher Proudhon, PropriĂ©tĂ©,1840, p. 230.Elle attendait le retour de sa vieille folle de mĂšre, qui s'attardait Ă Monte-Carlo, naturellement. â Cette toquĂ©e de comtesse Lourieff? VogĂŒĂ©, Morts,1899, p. 65.â En partic., arg. Folle. Travesti au comportement tapageur, homosexuel trĂšs effĂ©minĂ©. Jamais elle n'eĂ»t osĂ© dire sans rougir Ma bite Ă©tait braquĂ©e. » L'argot, pas plus que les autres Folles ses copines, Divine ne le parlait J. Genet, Notre-Dame-des-fleurs,L'ArbalĂšte, 1966, p. 23.2. Personne qui, affranchie des convenances ou des normes de comportement habituel, se laisse aller Ă la gaietĂ©, Ă l'insouciance. Lord Seymour donnait le branle; d'aimables fous avec lui menaient la danse Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 6, 1863-69, p. 146.Ne nous lassons pas de le rĂ©pĂ©ter directeurs, acteurs, auteurs, c'est un monde d'aimables fous Renard, Journal,1905, p. 996.â Expressions⊠S'amuser, rire comme des fous. Les enfants s'amusaient comme des fous; sauf moi Sartre, Mots,1964, p. 86.⊠Faire le fou. Il bouffonna avec plus d'extravagance encore que de coutume Tu n'as pas fini de faire le fou! » lui disait sa mĂšre en riant. Il paraissait si insouciant, et Ă mon Ă©gard si indiffĂ©rent Beauvoir, MĂ©m. j. fille,1958, p. 21117. Je n'ai jamais su m'habiller, choisir une cravate, la nouer. Je n'ai jamais su m'abandonner, ni rire, ni faire le fou. Il Ă©tait inimaginable que je pusse m'agrĂ©ger Ă aucune bande joyeuse j'appartenais Ă la race de ceux dont la prĂ©sence fait tout rater. Mauriac, NĆud vip.,1932, p. 32.⊠Petit fou, petite folle. [En parlant d'un enfant] EspiĂšgle. Grande folle! soupira Madame Gobelin. Philippine fit encore quelques bouffonneries, mais on voyait qu'elle avait envie de pleurer France, Vie fleur,1922, p. 522.â Proverbe. Plus on est de fous, plus on rit. Plus on est nombreux, plus on s'amuse. Amenez aussi ce cher seigneur Ivan PĂ©trovitch et tous vos amis. Plus on est de fous, plus on rit G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 86.Rem. La forme fol est d'emploi rare, littĂ©r. ou recherchĂ©. Le charmant fol [GĂ©rard de Nerval] conçut le sonnet d'ArtĂ©mis, le poĂšme insensĂ© que nous aimons BarrĂšs, Pays Lev., t. 1, 1923, p. 298.C.â En Dans le domaine de la philos. moralea Personne qui, vivant dans le monde, ne peut atteindre Ă la sagesse. Quasi-anton. c'est rĂ©flĂ©chir, faire usage de sa raison, en tout et partout, dans quelque position qu'on se trouve, au milieu des fous comme parmi les sages, dans le tourbillon du monde comme dans la solitude et le silence du cabinet Maine de Biran, Journal,1816, p. 154.b Personne qui ne se conduit pas selon les lumiĂšres de la raison. Anton. cette science animale, qui ramĂšnerait le rĂšgne des fous et des mĂ©chants. Ne pas entendre les sommations de la crainte et de l'espĂ©rance. Un croyant est un homme pour qui sa propre humeur vaut preuve. Et contre cette mauvaise science, de TibĂšre, de NĂ©ron, d'HĂ©liogabale, il faut de la volontĂ© seulement Alain, Propos,1914, p. 18218. Les restrictions gouvernementales sont en raison inverse de la perfection des individus. Or tous seraient comme nous, si tous avaient notre culture, si tous possĂ©daient comme nous l'idĂ©e complĂšte de l'humanitĂ©. Pourquoi toute libertĂ© est-elle accompagnĂ©e d'un danger parallĂšle et a-t-elle besoin d'un correctif? C'est que la libertĂ© est pour les sages comme pour les fous. Mais quand tous seront sages, ou quand la raison publique sera assez forte pour faire justice des insensĂ©s, nulle restriction ne sera nĂ©cessaire. Renan, Avenir sc.,1890, p. 354.⊠La folle du logis. L'imagination. Racine n'avait pas, comme Mmede SĂ©vignĂ©, de l'imagination Ă revendre et Ă tout propos ... sa folle du logis ne lui Ă©chappait pas bon grĂ©, mal grĂ©, Ă tort et Ă travers Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 3, 1863-69, p. 59.2. Dans le domaine de la critique artistique ou de la qui atteint Ă une vĂ©ritĂ© spirituelle en refusant de s'assujettir aux lois de la raison et/ou aux normes sociales. Fou sublime vieilli, fou de gĂ©nie. Il est vrai que les grandes Ćuvres de ce monde ont toujours Ă©tĂ© accomplies par des fous. Croyez-vous, Madame Martin, que si saint François d'Assise avait Ă©tĂ© raisonnable, il aurait versĂ© sur la terre, pour le rafraĂźchissement des peuples, les eaux vives de la charitĂ© et tous les parfums de l'amour? France, Lys rouge,1894, p. 12519. ... le mental prĂ©fabriquĂ©, par sa surabondance, Ă©touffe les voix intĂ©rieures. De lĂ , par rĂ©action, notre intĂ©rĂȘt pour le poĂšte et l'artiste, l'enfant et le fou, communautĂ© hĂ©tĂ©roclite, parfois choquante, oĂč sont groupĂ©s ceux qui, activement ou passivement, vivent encore en prise directe sur leurs mobiles intimes, hors du communisme des activitĂ©s rationnelles. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 53.⊠Fou de Dieu. Par devant l'Esprit Saint l'ascĂšte se prĂ©sente en mendiant, en aveugle, en estropiĂ©, en malade, en fou d'amour, et son Ă©lan de fou de Dieu l'emporte Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 147.D.â HISTOIRE1. Fou de cour, de qqn, p. ell. fou. Bouffon attachĂ© Ă la personne de certains hauts personnages roi, prince.... Un de ces fous artificiels, un de ces bouffons volontaires chargĂ©s de faire rire les rois Baudel., PoĂšmes prose,1867, p. 33.Un fou, bizarrement coiffĂ© du bonnet Ă grelots Gautier, Guide Louvre,1872, p. 42.Feste, le fou de la comtesse Olivia Duhamel, Suzanne,1941, p. 269.â P. anal. Le bourgeois adopta Murger parce qu'il trouvait en lui ... ce mĂ©lange du maniaque, du bouffon, de l'affamĂ© et de l'inspirĂ© qu'il appelle l'artiste, et qui constitue le vĂ©ritable fou de la dĂ©mocratie Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 88.L'atelier avait en lui son amuseur et son fou, un fou dont il n'aurait pu se passer Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 26.2. FĂȘte des fous. FĂȘte bouffonne, au Moyen Ăge, qui consiste en une parodie des offices religieux. Il y eut aussi la fĂȘte des fous ... les acteurs Ă©lisaient un Ă©vĂȘque qu'ils intrĂŽnisaient en des cĂ©rĂ©monies ridicules; et ce bouffon bĂ©nissait dans la basilique, le peuple et prĂ©sidait Ă des offices dĂ©risoires, tandis que les paysans, barbouillĂ©s de moĂ»t et dĂ©guisĂ©s en bateleurs ou en ribaudes, l'enfumaient avec du cuir de vieille savate, brĂ»lĂ© dans l'encensoir Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 266.Il n'est pas de composition sociale qui n'ait la contestation de ses fondements comme contrepartie, les rites le montrent les saturnales ou la fĂȘte des fous renversaient les rĂŽles G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 141.E.â JEUX1. PiĂšce du jeu d'Ă©checs qui se trouve au dĂ©but de la partie Ă cĂŽtĂ© du roi et de la reine et qui doit ĂȘtre dĂ©placĂ©e en diagonale. Sur l'Ă©chiquier, vous dĂ©placez les fous, les reines, les pions Daniel-Rops, Mort,1934, p. 335.2. Une des cartes des tarots suisses. Uranus est le fou du tarot p. 224.Rem. Nombreux emplois subst. Ă valeur de neutre Nous avions avec nous une jeune Espagnole ... Des pieds mignons Ă rendre une reine jalouse; Et puis sur tout cela je ne sais quoi de fou Gautier, PoĂ©s., 1872, p. 266. Ce camarade maintenant silencieux rĂȘvassant Ă ses familiĂšres visions d'Ă©pouvante avait quelque chose de fou, mais aussi quelque chose de sacrĂ© â ce qu'a toujours de sacrĂ© la prĂ©sence de l'inhumain Malraux, Cond. hum., 1933, p. 290.REM. subst. blanc des Charentes donnant un vin, qui, distillĂ©, fournit le cognac d'apr. Mont. 1967. C'Ă©tait l'Ă©poque oĂč le gamay dans le Nord-Est, la folle blanche dans l'Ouest et le terret dans le Midi voyaient leur Ăšre de culture s'emparer chaque annĂ©e de surfaces nouvelles Levadoux, Vigne,1961, p. 115.P. mĂ©ton. On arrosa le tout de folle-blanche, nommĂ©e ici piquepoult » ... et de jurançon Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 98. fofolle, adj. et subst.,fam. EspiĂšgle, Ă©cervelĂ©. Quelqu'un de tout fou, le jeune comte Octavian, assez foufou, assez lancĂ© sous les jupes des dames pour ĂȘtre connu sous le tendre nom de Quinquin » C. ClĂ©ment, L'OpĂ©ra ou La DĂ©faite des femmes,Paris, Grasset, 1979, p. 208. Follingue adj. et subst.,pop. et arg. Ils sont des quantitĂ©s comme ça, des follingues qui veulent du vice; on devrait les foutre en cabane, j'te le dis ClĂ©bert, Paris insoliteds Le Breton Argot1975. adj. et Personne un peu folle, excentrique. â Toi, tu as seulement besoin qu'on te rafraĂźchisse les idĂ©es, pauvre foutraque. Il l'empoigne par le fond des brayes et va le plaquer dans l'abreuvoir Pourrat, Gaspard,1922, p. 144.Prononc. et Orth. [fÉl], [fu]. La forme fol au masc. sing. est considĂ©rĂ©e comme vieillie dĂšs le xviies. cf. Fur. 1701 ,,On disait, autrefois, fol``; cf. Ac. 1694-1740, fol ,,on prononce fou et plusieurs l'escrivent ainsi``. On l'emploie uniquement devant voyelle ou h muet par raison d'euphonie. ParallĂšlement Ă l'usure de l'adj. sous sa forme fol, on assiste, surtout au cours du xixes., Ă un changement de place de l'adj. qui d'antĂ©posĂ© devient postposĂ© au subst. et, par consĂ©quent, se prononce toujours et s'Ă©crit [fu] fou. La forme fol subsiste devant voyelle et h muet dans des unitĂ©s syntagm. du type fol amour, fol hommage; on l'emploie encore dans des domaines archaĂŻsants tels que le droit, la poĂ©sie; on la conserve dans les proverbes bien fol est qui s'y fie, bien que LittrĂ© recommande d'Ă©crire fou dĂšs que le mot qui suit l'adj. n'est pas le subst. de cet adj. bien fou est qui s'y fie. L'ensemble des dictionnaires, dont Ac. 1762-1932, commentent l'emploi de fol sous fou, fol ne faisant l'obj. que d'une vedette de renvoi Ă fou. Les rem. sur fol sont valables pour d'autres adj. masc. du type mol/mou, bel/beau, vieil/vieux Ă cette rĂ©serve prĂšs que l'anc. forme de ces derniers adj. est moins usĂ©e que dans le cas de fol/fou, ex. un vieil homme, un bel enfant. Ătymol. et Hist. I. 1. Ca 1100 fol subst. et adj. dĂ©raisonnable d'une personne » Roland, Ă©d. J. BĂ©dier, 229, 1207; dĂ©but xiies. id. d'une chose » St Brendan, Ă©d. E. G. R. Waters, 925 fole pöur; 2. 1580 Montaigne, Essais, I, 36, Ă©d. A. Thibaudet, p. 264 le fol du Duc de Florence. II. 1275-80 jeux fol J. de Meun, Rose, Ă©d. F. Lecoy, 6634 et ros et fols et paonez; ibid., 6647 et 6684 fos; 1347 Jean Ferron, trad. de la Moralisatio super ludum scaccorum de Jacques de Cessoles, ms. Dijon, BM 525, fo191 ds Romania t. 77, p. 56 Des alphins et de leurs offices que aucuns appellent fols; 1611 fol Cotgr.; 1613 fou M. RĂ©gnier, Satire XIV, Ă©d. J. Plattard, p. 128. I du lat. class. follis soufflet pour le feu; outre gonflĂ©e; ballon; bourse de cuir » qui a pris Ă basse Ă©poque en emploi adj. le sens de idiot, sot » v. TLL 1018, 12. II fou a remplacĂ© l'a. fr. et m. fr. alfin, aufin xie-xves. d'apr. FEW t. 19, p. 48a, fil, empr., prob. par l'intermĂ©diaire de l'esp. alfil, Ă l'ar. al fil l'Ă©lĂ©phant », cette piĂšce ayant Ă©tĂ© Ă l'orig. reprĂ©sentĂ©e par un Ă©lĂ©phant. Le nom de fou vient peut-ĂȘtre d'une comparaison de la position des piĂšces du jeu d'Ă©chec avec celle du fou de cour auprĂšs du roi. Cf. a. prov. fol, peu aprĂšs 1276, Tenson de Peire et de Guilhem, vers 45 ds P. Meyer, Les derniers troubadours de la Provence ds Bibl. Ăc. Chartes, 6esĂ©rie, t. 5, p. 297. V. Devic, Lok., no605, FEW, loc. cit. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 12 289. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 12 941, b 19 179; xxes. a 21 465, b 18 034. Bbg. Bowman Fr. P.. Mod. Lang. Notes. 1976, t. 91, pp. 756-757. â Felman Sh.. La Folie ds l'Ćuvre romanesque de Stendhal. Paris, 1971, 253 p. â Grundt Ăt. sur l'adj. invariĂ© en fr. Bergen, 1972, p. 238. â Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 398. â VrbkovĂĄ V.. La MĂ©thode ds l'Ă©t. du ch. conceptuel de l'amour. SbornĂk PracĂ Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 26.
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